Jean-Marie Bastide

Un ostéo pour
ma grossesse

Un ostéo pour
ma grossesse

Jean-Marie Bastide

L’accompagnement bienveillant
pour vous et votre futur bébé.

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Sommaire

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Vivre pleinement sa grossesse, c’est comprendre les changements, les sensations nouvelles et les besoins que vous allez découvrir pendant neuf mois. Un accompagnement peut s’avérer nécessaire pour aider, apaiser ou calmer. Depuis la nuit des temps, nos ancêtres ont cherché à soulager leurs souffrances physiques en utilisant leurs mains : mains soignantes, unique outils de l’ostéopathe, pour le mieux-être de la femme et de son futur bébé.

Réplique d'empreinte de main préhistorique sur une paroi de grotte <span class='page-ref'>(Gargas)</span>
Figure 1 — Réplique d'empreinte de main préhistorique sur une paroi de grotte (Gargas)

Avant toutes choses

Ce livre est le fruit d’une longue expérience professionnelle d’ostéopathe. Il vous propose des conseils adaptés et faciles à suivre dès les premiers jours de votre grossesse jusqu’à l’accouchement. Je me suis appliqué à éviter les détails trop techniques, trop médicaux. L’approche ostéopathique a été privilégiée, laissant aux médecins le point de vue purement médical.

Je suis convaincu que la clé d’une grossesse sereine réside dans la compréhension de ces neuf mois de métamorphose. Pour beaucoup de femmes, la maternité demeure encore une source d’interrogations. Pourtant, de nos jours, nombre d’entre elles qui désirent avoir un enfant, souhaitent s’impliquer entièrement durant cet épisode de leur vie où peu à peu, elles deviennent mères.

Cet ouvrage s’adresse donc à toutes celles et ceux qui souhaitent un éclairage particulier sur le processus de grossesse. Ce sont bien évidemment les femmes, toutes les femmes, mais également les futurs pères ou partenaires, leur entourage, ainsi que le personnel soignant, qui se posent encore quelquefois la question : « Mais que peut bien faire un·e ostéopathe pour la grossesse ? ». Certainement beaucoup plus que ce que vous pouvez imaginer !

Les chapitres suivants n’ont pas la prétention de traiter « Tout savoir sur la grossesse ». Ce n’est pas le but, de nombreuses publications ont déjà abordé ce thème avec brio. Vous y trouverez essentiellement les principales pathologies rencontrées chez les femmes enceintes que peut prendre en charge un·e ostéopathe qualifié·e. Vous éviterez alors, dans la mesure du possible, d’avoir recours à certains médicaments incompatibles avec votre état.

Qu’est-ce que l’ostéopathie ?

L’ostéopathie est une discipline naturelle de santé qui s’intéresse à la globalité d’un individu. Elle utilise un ensemble de pratiques manuelles pour prévenir puis soigner des dysfonctions dans l’ensemble du corps.

Qu’est-ce qu’un·e ostéopathe ?

L’ostéopathe est avant tout un·e praticien·ne dûment formé·e à l’ostéopathie. Il·elle applique un éventail de techniques manuelles qu’il·elle adapte à chaque patient en particulier. Il·elle agit sur l’appareil locomoteur (muscles et articulations), sur certains organes (colon, utérus, estomac…) ainsi que sur les principales fonctions de l’organisme (respiratoire, circulatoire, énergétique…), sans oublier le champ émotionnel.

Chaque praticien·ne a une façon d’exercer qui lui est propre, en fonction de son expérience et de sa personnalité. Certain·e·s suivront un protocole bien codifié dans le déroulement du traitement, alors que d’autres feront plus confiance à leur vécu. Il existe pourtant des constantes spécifiques à une consultation d’ostéopathe. À la manière d’un horloger, il·elle s’occupe des grands et petits dérèglements qui pourraient perturber le fonctionnement harmonieux de l’organisme.

Sans jeu de mot, l’ostéopathe est donc un·e touche-à-tout dans l’art de soigner. Accompagner une grossesse c’est toucher, percevoir, ressentir, comprendre du bout des doigts cette vie naissante et l’aider à s’accomplir.

Pourquoi consulter un·e ostéopathe pendant sa grossesse ?

La grossesse n’est pas une maladie et la nature dans sa grande sagesse n’a pas attendu l’arrivée de spécialistes pour faire naître les petits d’humains.

« Il ne faut pas manipuler une femme enceinte !» Vous avez peut-être eu droit à cette réflexion quelque peu rigide. Depuis des années nombre d’ostéopathes se sont pourtant formé·e·s au suivi de grossesse. Le bouche-à-oreille a fait largement son œuvre auprès des patientes qui en ont bénéficié avec bonheur. La grossesse est actuellement intégrée dans le catalogue des prescriptions ostéopathiques. Si quelques contre-indications sont bien répertoriées, ses indications sont multiples. Alors, oui, un·e ostéopathe expérimenté·e peut traiter une femme enceinte.

Le corps en permanentes modifications durant neuf mois, peut montrer des signes de fatigue ou de douleurs qui perturbent le quotidien. La plupart des médicaments étant à éviter, l’ostéopathie apparaît alors comme une solution alternative de choix pour proposer un soulagement. Les conseils et les soins d’un·e ostéopathe vous apporteront des réponses adaptées à votre état. N’oubliez pas qu’il n’est jamais « normal » d’avoir mal, même enceinte. 

Tout en douceur

L’acte ostéopathique nécessite de l’empathie, de la bienveillance, dans le respect total de la patiente. Il agit de façon préventive pour éviter certains désagréments que nous développerons au cours des prochaines pages. L’action de l’ostéopathie sera également curative lorsque le confort de la future maman et du fœtus risque d’être compromis.

Vous l’avez compris, l’ostéopathe n’est pas un·e super mécanicien·ne qui « remet les os en place ». Il·elle repère ce qui ne va pas très bien dans le fonctionnement de l’ensemble du corps, de la tête aux pieds et pas seulement les articulations et les vertèbres. Bizarre ? Disons plutôt original. Effectivement, l’ostéopathie est une discipline originale, ce qui fait tout son intérêt.

Des mains bienveillantes

Évidemment, consulter un·e ostéopathe ne remplace en aucun cas une visite chez votre obstétricien.ne ou votre sage-femme. Ces trois professions, bien que différentes, possèdent un point commun qui les réunit et les rend complémentaires. Cette similarité se retrouve dans l’utilisation de leurs mains, au service de la femme enceinte et du bébé à naître pour examiner, diagnostiquer et traiter. L’ostéopathe propose le savoir-faire de ses mains, en aide à l’obstétrique, dans un esprit de complémentarité.

Qui est qui ?

Comme la plupart des femmes, vous prévoyez de vous adresser à un·e médecin ou une sage-femme. Le terme « médecin » est employé dans ce livre pour désigner un·e docteur en médecine, le plus souvent obstétricien·ne et gynécologue (il peut s’agir également d’un·e médecin généraliste). La sage-femme, (qui peut-être un homme) accompagne votre grossesse avec toutes les compétences d’une profession médicale. N’hésitez pas à en faire un·e partenaire privilégié·e.

Comment choisir son ostéopathe ?

Tout d’abord, assurez-vous que la formation et le diplôme de votre praticien·ne correspondent à la réglementation en vigueur. Les différentes instances professionnelles que vous trouverez sur internet ou dans un annuaire professionnel vous guideront dans cette recherche. En bref, adressez-vous à un·e ostéopathe, pas à un plombier.

Choisissez un·e ostéopathe particulièrement sensibilisé·e au suivi de grossesse, ayant une expérience reconnue dans ce domaine. Il n’existe pas officiellement de spécialité en ostéopathie, mais le « bouche-à-oreille » auprès de vos connaissances ou amies est en général une garantie de bon choix. Votre médecin ou votre sage-femme sauront également vous conseiller.

Comment utiliser ce livre ?

Sa vocation est d’être avant tout pratique et de vous accompagner pendant neuf mois. Vous repérerez facilement la période qui vous concerne, jusqu’à l’accouchement. Chaque trimestre recense les symptômes les plus souvent rencontrés et pour lesquels l’ostéopathie peut vous aider. Vous découvrirez également des conseils adaptés à chaque situation. Vous serez également avertie si un problème doit vous alerter et nécessite de consulter un·e médecin ou une sage-femme, quelquefois en urgence.

Un terme compliqué, mal compris ? Recherchez le mot dans le glossaire, souligné dans votre livre imprimé et interactif dans sa version numérique.

Vous voulez savoir rapidement si le problème qui vous préoccupe peut-être confié à votre ostéopathe ? La table des symptômes de la fin de l’ouvrage vous renverra à la page correspondante.

Afin d’attirer l’attention, un pictogramme en début de chapitre précisera régulièrement le thème développé.

Pour en savoir plus

Vous souhaitez approfondir un sujet, mieux comprendre ce qui se passe ? Avant de vous plonger dans Wikipédia, laissez-vous éclairer par la petite ampoule et découvrez en termes simples le merveilleux mécanisme de votre corps.

Prenez les bonnes décisions

À situation nouvelle, habitudes nouvelles. Le chapitre est déjà coché. N’hésitez pas à adapter votre quotidien. Inventez une autre hygiène de vie. Prenez les bonnes décisions au bon moment pour votre confort et celui de votre futur bébé. Rassurez-vous, ces changements s’opèrent en général dans la douceur et ne font que répondre aux besoins de votre corps.

Un peu d’exercices

Généralement les exercices n’entrent pas dans la pratique de l’ostéopathie au sein d’une consultation. Le traitement proprement dit se résume à des actes essentiellement manuels. Toutefois, afin de consolider son travail, le·la praticien·ne peut vous conseiller des travaux pratiques à la maison.

Cette rubrique est donc un support comprenant des exercices faciles à mémoriser. À partir de quelques positions de base, des variantes sont adaptées pour chaque situation. Ne vous en privez pas, mieux vaut un seul mouvement bien exécuté qu’une longue série bâclée.

Chez l’ostéopathe

Prévenir et soigner sont les deux missions essentielles de tout thérapeute. L’ostéopathe n’échappe pas à la règle. En ostéopathie, chaque trimestre de grossesse peut présenter son lot de désagréments qui la plupart du temps ne mettent pas en péril la maternité. Fort heureusement, les plus fréquents ne font courir aucun risque pour vous et votre futur bébé, mais ils gâchent le quotidien. « Je n’en peux plus, je vais voir mon ostéo ».

Vous découvrirez tous les champs du savoir-faire de votre ostéopathe. Ses connaissances de l’anatomie et de la physiologie, appliquées au suivi de la femme enceinte, en font un·e praticien·e incontournable. Vous comprendrez alors pourquoi et comment il·elle procurera au couple mère / fœtus soulagement, confort et complicité.

Comme tout thérapeute, l’ostéopathe a une limite à ses compétences et ne prétend pas tout soigner. Il·elle ne pourra pas vous venir en aide pour vous débarrasser par exemple de certaines pathologies qui sortent de ses attributions (maladie infectieuse, fracture d’os, déchirure de ligament, altération brutale de l’état général, etc.).

Pour ces cas particuliers, le bon sens veut que vous consultiez votre médecin, afin de bénéficier d’un traitement médical approprié. Vouloir guérir avec ses seules mains ce type de pathologie serait bien prétentieux. Mais au-delà de la guérison, soulager la détresse, les angoisses et apaiser les tensions secondaires à la maladie, aux côtés de la médecine conventionnelle, alors oui, nous devons essayer.

L’avis médical

La grossesse n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Certaines situations nécessitent une consultation obstétricale ou médicale en urgence ou pas. Ce paragraphe vous informera sur les principaux signes qui devront vous alerter. Attention, cet ouvrage n’a pas vocation de faire l’inventaire de tout ce qui doit vous amener chez votre médecin ou sage-femme. Dans le doute, n’hésitez pas à les contacter.

Introduction

L’histoire de Sarah

Sarah a 24 ans et enceinte de bientôt cinq mois. Sa grossesse se déroule à merveille jusqu’à cette matinée de printemps où une douleur la surprend dans le bas du dos et l’arrête net en pleine rue. Aidée par son compagnon, elle regagne tant bien que mal son appartement. Impossible de bouger le bassin et de poser le pied par terre. Elle appelle sa sage-femme qui, après quelques questions, lui conseille un peu de repos et de consulter un ostéopathe au cas où le problème persisterait.

C’est ici que mon histoire commence : le téléphone sonne pour un rendez-vous en urgence. « J’ai le dos bloqué depuis hier, il faudrait que vous me voyiez rapidement, en plus je suis enceinte ». La jeune femme se présente au cabinet, arc-boutée, une main se cramponnant au mur, l’autre crispée sur le ventre. Une fois allongée sur la table, la détente s’installe et la confiance avec. Je peux alors commencer à l’examiner.

À sa grande surprise, la position sur le côté ne crée aucune réaction. Pas de douleur, pas de blocage. Je constate tout de même une rigidité du sacrum et je poursuis mon examen par la région abdominale. Le ventre dur révèle d’importantes tensions au niveau de l’utérus. Il n’a pas fallu de longs discours pour expliquer à ma patiente que le nœud du problème se trouvait là et pas ailleurs. La voie royale pour soulager le mal au dos doit passer par une détente des parois de son utérus qui, à ce stade de grossesse commence à revendiquer sa place dans l’abdomen.

Après une manipulation toute en douceur des organes en souffrance, j’ai le plaisir de voir une jeune femme qui ne se cramponne plus au mur, oubliant presque ses douleurs et qui à l’évidence, a pris en quelques minutes, plusieurs centimètres de tour de taille. L’utérus a tout naturellement lâché prise. Quant au dos, il est resté tranquille jusqu’au terme.

Derrière une apparente banalité, cette histoire montre comment à partir d’un simple mal au dos, l’ostéopathe peut être amené·e à traiter une région du corps, sans lien apparent avec le motif de la consultation. Sa vision globale de la patiente permet de résoudre des problèmes avec une approche différente de la médecine conventionnelle.

Bientôt enceinte

Les préparatifs

Vous avez pris la décision d’avoir un bébé. Votre corps est prêt depuis la puberté, mais c’est maintenant que vous estimez les conditions propices à devenir mère.

Jeu de hasard

Votre bébé, c’est peut-être pour cette fois. Avec un peu de chance et la complicité de votre partenaire, la nature qui a l’ouïe fine vous a entendue. Avec un peu moins de chance il faudra attendre le cycle suivant. Puis, quelquefois, ça marche chez celles qui oublient d’y penser. Nous ne sommes pas égaux devant le hasard, mais il n’y a que celles qui jouent qui gagnent.

Modifiez vos habitudes

Pour les futures lauréates à la maternité, cette nouvelle vie que vous allez créer va se développer au plus profond de vous-même, au sein d’organes qui vous sont peut-être un peu étrangers. Apprenez à mieux vous connaître. Habitez votre corps, prenez conscience de votre périnée, comprenez pourquoi et comment votre utérus se métamorphose en quelques semaines. Dès à présent, adoptez les bonnes résolutions afin d’accompagner au quotidien les changements qui vous attendent.

En vue de votre prochaine grossesse, arrêtez de fumer et de boire dès maintenant sans remettre à plus tard. La toxicité du tabac, de l’alcool, de certains médicaments et autres drogues sur l’embryon ne fait aucun doute.

Pourquoi ne pas compenser par le sport ? L’activité physique n’est pas contre-indiquée durant la grossesse. Bien sûr, si vous êtes une adepte de l’équitation ou du parachutisme, essayez de trouver une autre pratique plus appropriée. Il est temps de vous familiariser avec des exercices d’étirement. Si vous ne pouvez pas vous passer d’une séance de cardio bien transpirante, demandez conseil à un·e professionnel·le qui vous indiquera les limites à ne pas franchir.

La pratique d’un sport doit vous faire du bien, vous apporter du plaisir, vous rendre heureuse. Enfin, recherchez un bon cours de yoga prénatal en faisant fonctionner le bouche-à-oreille.

Vous voilà parée. Votre carnet d’adresse vient de s’enrichir d’un·e excellent·e obstétricien·ne, d’une sage-femme au top, du·de la meilleur·e ostéopathe, d’un·e professeur·e de yoga unique et certainement de plein d’autres perles recommandées par un entourage bienveillant.

C’est le moment idéal pour effectuer seule ou en couple, un « Entretien Prénatal Précoce » (EPP). Cet échange vous permettra de présenter votre projet de grossesse et d’optimiser la coordination de professionnels qui vont vous accompagner.

Le périnée, cet inconnu

J’ai eu la chance d’enseigner l’« Anatomie et Analyse Fonctionnelle du Corps dans le Mouvement Dansé », (AAFCMD pour les initié·e·s), au sein d’un Conservatoire de danse. Mes cours entraient dans le cadre de la préparation d’un examen de fin d’études et s’adressaient à de jeunes danseurs et danseuses lycéen·ne·s et étudiant·e·s. Au début de chaque année, je demandais aux élèves de dessiner leur perception du corps humain, dont le bassin et son contenu. Pour les os, ça pouvait aller, plus ou moins, mais pour le périnée… ! Tout y passait, d’un simple point timidement perdu quelque part entre les cuisses, jusqu’à un énorme trou en tire-bouchon qui masquait tout le reste. Bref, il fallait mettre les pendules à l’heure. L’anatomie, ce n’est pas inné !

Souvent méconnue, cette région du corps mérite beaucoup d’attention. Très sollicitée pendant la grossesse, elle devra s’adapter en permanence à d’importants changements là où il n’est pas toujours facile de s’aventurer. Une bonne perception de cette zone invisible vous aidera à vous approprier votre périnée.

Imaginez le périnée féminin comme un losange, constitué d’une superposition de muscles et de tendons tapissant le fond du bassin à la manière d’un trampoline soutenant les organes posés au-dessus (vessie, utérus, colon).

Les attaches du périnée se situent tout autour, sur les os du bassin et le coccyx.

Le périnée féminin vu de dessous
Figure 2 — Le périnée féminin vu de dessous

Les orifices du périnée

Le périnée féminin est percé de trois orifices. Ces orifices participent à trois grandes fonctions du corps : la vidange de la vessie par le petit orifice du méat urinaire, la fonction sexuelle et la reproduction par celui du vagin qui recueille le sperme, l’élimination des résidus digestifs par le rectum.

Pour assurer ces fonctions durant toute la grossesse et jusqu’à l’accouchement, le périnée doit rester tonique mais souple. Trop relâché, il prédispose au prolapsus (communément appelé descente d’organe), trop tendu il freine l’accouchement.

L’influence de la posture

Vous connaissez peut-être le dicton un peu désuet : « Bon pied, bon œil », qu’on pourrait traduire par « Je me porte bien, ça va bien ». Nos anciens avaient tout compris : les pieds correctement posés au sol (voûtes souples, bien équilibrées), un bon port de tête (l’œil regarde l’horizon), voilà résumés les ingrédients d’une bonne posture et le reflet (simplifié) d’une parfaite santé. Il ne reste plus qu’à passer à la pratique.

La posture et tout particulièrement la cambrure lombaire agit sur les pressions exercées sur le fond du bassin.

Influence de la posture sur la compression du périnée
Figure 3 — Influence de la posture sur la compression du périnée

Le profil de gauche montre une colonne lombaire normalement cambrée et des abdominaux toniques. Le poids des organes (flèches verticales) se concentre alors au milieu du périnée, au centre du « trampoline », sur le noyau fibreux central du périnée. Les tensions sont ensuite harmonieusement réparties sur l’ensemble des muscles. Si ce n’est pas le cas, il est temps de corriger ce déséquilibre. Vous comprenez maintenant l’intérêt du bilan ostéopathique, préconisé avant la grossesse.

Le profil de droite montre une lordose lombaire lors d’une grossesse plus avancée. Le poids des organes se déporte en avant, vers l’orifice du vagin. Cette position facilite le prolapsus de l’utérus, c’est-à-dire le glissement de l’utérus vers le bas, dans le vagin. Voilà pourquoi pour ne pas connaître ce désagrément, la souplesse du bassin et le tonus du périnée sont indissociables pour obtenir un bon équilibre postural.

Si vous avez des doutes, essayez de rebondir au centre d’un trampoline (avant d’être enceinte si possible), puis faites de même au bord, tout près des attaches. Quelle est la situation la plus stable donc la moins fatigante ?

Il est temps de vérifier la hauteur des talons de vos chaussures. Trop hauts, trop de cambrure… vous connaissez la suite.

À la découverte du périnée

Mon périnée existe, mais je ne l’ai pas vu ! Il suffit pourtant de ressentir sa présence pour le contrôler, en prendre conscience, jusqu’à la fin de votre grossesse et même au-delà.

L’exercice qui suit va vous permettre de repérer les contours de votre périnée ainsi que certains muscles qui le composent. Avant de commencer, affranchissez-vous de tout tabou concernant cette région qui fait partie intégrante de votre anatomie et que vous êtes en droit de bien connaître.

Exploration du périnée

Installez-vous : vous seule savez quelle position vous convient pour aborder votre périnée. Certaines femmes s’allongent sur le dos, d’autres préfèrent rester debout, un pied posé sur un tabouret. Privilégiez le confort. Vous ne devez ressentir aucune gêne. Enduisez maintenant votre pouce d’huile lubrifiante.

À la découverte du périnée
Figure 4 — À la découverte du périnée

  1. Le pouce pénètre délicatement dans le vagin comme indiqué sur l’illustration. Il se pose sur le bord arrière, vers l’anus sans remonter vers le pubis ;
  2. Commencez par de légères pressions comme si vous vouliez écarter les bords du périnée, dans toutes les directions indiquées par les flèches (comme pour ouvrir une boutonnière) ;
  3. Au début, vous pouvez ressentir une résistance dure qui peut-être douloureuse si vous insistez. Preuve que les muscles contractés ont besoin d’être détendus ;
  4. Peu à peu le pouce cherche à progresser en souplesse. Il repère les muscles dans les cinq directions de l’illustration. Le geste devient plus confortable sous votre doigt ;
  5. Le pouce maintenant se place à l’extérieur du périnée. Recherchez une petite zone dure située entre le vagin et l’anus en pressant légèrement. Il s’agit du noyau fibreux central, le centre du losange, le milieu du trampoline.
  6. La visualisation de l’élasticité ou la tension de la zone concernée vous aidera à mieux comprendre les exercices de détente de cette région;
  7. Prenez le temps de l’explorer en percevant les différents éléments qui le compose.

Découvrez les muscles du périnée

Après en avoir fait le tour, vous allez maintenant prendre conscience de la maîtrise que vous pouvez avoir sur cette région. Très utile lorsque le fœtus commencera à prendre de l’embonpoint.

Installez-vous : allongée sur le dos, genoux pliés, un petit coussin sous la tête.

  1. Contractez légèrement tous les muscles fessiers, sans bloquer la respiration, ressentez la contraction puis relâchez ;
  2. Contractez maintenant seulement les muscles autour de l’anus, comme si vous vouliez vous retenir d’aller à la selle, sans contracter les fessiers puis relâchez la contraction ;
  3. Contractez seulement les muscles de l’avant du périnée, comme si vous vouliez vous retenir d’uriner ;
  4. Maintenez cette contraction pendant cinq secondes, en soufflant par la bouche ;
  5. Détendez tout, lentement et complètement, pendant dix secondes en inspirant profondément. Imaginez les muscles qui se ramollissent, s’élargissent, se gonflent. Donnez-vous le temps de prendre conscience de ce relâchement et de ce contrôle dans la profondeur de votre bassin ;
  6. Pour terminer, contractez comme si vous vouliez aspirer, remonter tous les muscles du périnée vers le centre du bassin, en soufflant profondément par la bouche ;
  7. Maintenez fermement la contraction quelques secondes tout en gardant les fessiers relâchés. Seuls les muscles du périnée restent contractés ;
  8. Pour terminer, détendez tout, lentement et complètement.

Recommencez plusieurs fois en augmentant peu à peu l’intensité de la contraction, sans que cela soit désagréable ou douloureux.

Désespoir ! Vous n’arrivez pas à ressentir distinctement l’avant et l’arrière du périnée, (anus, vagin) ? Pas de panique. Le plus important est d’essayer de les visualiser pendant l’exercice. Au bout de quelques tentatives, vous maîtriserez de mieux en mieux.

Les plus aventureuses ont droit à un essai de rattrapage : contractez les muscles du périnée dans l’intimité d’un gros câlin avec votre partenaire. Peut-être plus facile pour vous et pas mal du tout pour lui.

Il est déconseillé de pratiquer la technique du « stop pipi », c’est-à-dire d’arrêter volontairement le jet d’urine en cours de miction. Vous risquez de favoriser les infections urinaires en empêchant la vessie de se vider complètement.

Chez l’ostéopathe pour un premier contact

Vous envisagez une grossesse prochainement. Prenez rendez-vous avec votre ostéopathe avant d’être enceinte, dans le cadre d’un bilan préparatoire.

La première consultation, un moment privilégié

Elle se déroule dans un climat de confiance. Le·la praticien·ne doit être attentif·tive à votre demande. Il·elle y répondra de façon concrète par un soin approprié et par des conseils judicieux.

Ce check-up complet décèlera ces petits déséquilibres qui passent souvent inaperçus, nommés également « dysfonctions ». Plus simplement, il y a dysfonction lorsque quelque chose ne fonctionne pas très bien, sans être cassé. Au contraire, si c’est cassé ou coupé, on parlera de lésion. L’ostéopathie traite les dysfonctions mais pas les lésions.

On peut déceler des dysfonctions au niveau de tous les grands systèmes de l’organisme. (locomoteur, respiratoire, nerveux, digestif, etc.). Nous verrons par la suite pourquoi l’ostéopathie ne traite pas seulement les dos bloqués ou les entorses de cheville.

Les articulations, les muscles, les organes, mais aussi tout votre corps vont être sans cesse sollicités. Ils devront s’adapter en permanence à ces changements. La prévention trouve ici toute sa place.

Les cicatrices, souvent négligées puis oubliées, doivent être traitées en priorité avant la grossesse. Il n’est pas rare qu’à la suite d’une intervention chirurgicale sur l’abdomen (césarienne, appendicectomie…) ou sur la sphère gynécologique (IVG, infections chroniques…), des adhérences se forment dans la profondeur des cicatrices. La perte d’élasticité des tissus provoque de véritables cordes qui pourront gêner le développement de l’utérus qui va accueillir votre bébé.

Un exemple : si la nature ne vous sourit vraiment pas

Une scoliose, un dos trop cambré, un déséquilibre du bassin, des pieds plats, d’anciennes cicatrices, la constipation, retiendront l’attention de l’ostéopathe. Il en sera de même si vous ressentez quelques faiblesses de la vessie, petites fuites urinaires en prime, bénignes mais inconfortables. Dans l’optique d’une grossesse prochaine, l’état du périnée et des sphincters entre dans le cadre de ce premier bilan.

Votre praticien·ne vous aidera à découvrir et mieux comprendre l’anatomie de votre périnée en vous conseillant quelques exercices pour le tonifier ou l’assouplir.

L’interrogatoire

C’est la première phase de la consultation. L’ostéopathe mène son enquête pour éliminer des suspects innocents et débusquer le coupable. Attendez-vous à devoir répondre à une multitude de questions. Quoi, quand, comment, mais encore… ?

Signalez les problèmes du moment, mais également vos antécédents, mêmes anciens. Ne soyez pas surprise si votre praticien·ne veut en savoir davantage sur une chute sur le coccyx lors de votre adolescence ou sur la lointaine intervention chirurgicale que vous avez presque oubliée.

En fonction de ce que vous lui confierez, il·elle orientera le reste de son interrogatoire vers des domaines très variés en s’intéressant à des signes apparemment anodins (digestion inconfortable, jambes lourdes, vertiges, dépression passagère…).

L’examen clinique

De la tête aux pieds: l’ostéopathe va ensuite examiner votre morphologie, votre posture. La façon dont vous vous tenez, vous déplacez, respirez, lui donne une idée de l’état de votre colonne vertébrale, de ses raideurs. Émotions, tensions, stress, rien ne doit échapper à l’œil averti de votre praticien·ne. Vous avez devant vous un fin limier.

L’examen ostéopathique

Vient ensuite l’examen ostéopathique proprement dit. Il s’effectue généralement allongée sur le dos, dans une position de confort. Chaque praticien·ne a son propre protocole et sa propre manière de procéder, mais l’examen se déroule toujours avec douceur et bienveillance.

Son but est de repérer les zones de tensions où la mobilité est réduite. Cette recherche concerne l’ensemble du corps et ne se limite pas à une seule région. Les mains expertes sont éduquées à percevoir le moindre blocage, le moindre conflit, à la superficie mais également dans la profondeur de votre organisme.

À ce stade, l’ostéopathe doit pouvoir identifier les signes et les symptômes qui nécessitent l’avis d’un·e médecin. Il est de son devoir de vous orienter vers un·e autre praticien·ne s’il·elle estime que le problème n’est pas de sa compétence, c’est le diagnostic d’exclusion. Le fin limier travaille en équipe.

Le diagnostic ostéopathique

Il s’agit d’un diagnostic spécifique à l’ostéopathie. Le but est de comprendre les interactions entre les symptômes et d’identifier la dysfonction. Pour faire simple, repérer ce qui ne fonctionne pas correctement dans la globalité du patient.

Ne soyez pas surprise si le diagnostic de votre médecin n’utilise pas les mêmes termes que celui de votre ostéopathe. Votre médecin vous annoncera le nom d’un symptôme, d’une maladie bien définie. L’ostéopathe aura une vue d’ensemble et recherchera l’origine de cette fameuse « dysfonction », c’est-à-dire, ce qui a pu déclencher le problème. Par exemple il détectera que vos douleurs chroniques d’épaule droite pourraient provenir d’une dysfonction de la vésicule biliaire. Il en découle alors un traitement exclusivement manuel et personnalisé.

Dans ce cas, le médecin soignera l’épaule pour la soulager. L’ostéopathe commencera par agir sur le fonctionnement de la vésicule biliaire avant de se focaliser sur l’épaule. Par ces deux approches différentes, tous deux souhaitent réduire votre souffrance. C’est en cela que l’ostéopathie entre dans la catégorie des médecines complémentaires.

Traitement et techniques ostéopathiques

Le traitement ostéopathique, comme l’examen, s’effectue par des manœuvres généralement douces et indolores. L’ostéopathe connaît de nombreuses méthodes qu’il choisira pour vous proposer un traitement le mieux adapté à votre état.

Les soins ostéopathiques sont exclusivement manuels. Il existe toutefois des pratiques différentes du seul fait de la diversité des techniques. En fonction des symptômes et de l’avancée de votre grossesse, les méthodes utilisées seront toujours effectuées avec le souci constant de respecter votre confort et celui de votre futur bébé.

Les techniques fonctionnelles

Elles sont souvent employées lors d’un blocage musculaire impliquant le squelette, mais également en ostéopathie viscérale (en relation avec les organes).

Exemple de technique fonctionnelle sur la région lombaire
Figure 5 — Exemple de technique fonctionnelle sur la région lombaire

Ces techniques douces, accompagnées généralement par la respiration, procurent une agréable détente et s’appliquent à n’importe quel stade de la grossesse.

Les techniques viscérales

Un organe en bonne santé est mobile et bouge librement par rapport à son voisin. Les viscères glissent et ne sont pas collés entre eux (dans le cas contraire, le corps serait figé). Cette mobilité leur permet de se remplir, de se vider de se contracter, de fonctionner sans occasionner de gêne.

Exemple de technique viscérale sur la région de l’intestin
Figure 6 — Exemple de technique viscérale sur la région de l’intestin

Pratiquement tous les organes sont reliés par un impressionnant maillage qui parcourt le corps dans tous les sens : les fascias ou aponévroses. Ce tissu est composé de fibres très résistantes et inextensibles appelées tissu conjonctif. L’ostéopathe utilise ce réseau pour agir à distance comme le ferait un marionnettiste en actionnant ses ficelles.

Nous verrons que lors des derniers mois, l’utérus grandissant va peu à peu repousser les autres organes sur les côtés de l’abdomen et réduire leur mobilité. Cette situation peut vous causer quelque inconfort et même des douleurs. N’étant pas une maladie, le traitement médical se réduit souvent à « ça ira mieux après l’accouchement ». Merci docteur !

Le traitement ostéopathique cherche à redonner davantage d’aisance aux organes et à les aider à retrouver plus de mobilité. Le fœtus plus à l’aise ne s’en portera que mieux, et vous également.

Les techniques crâniennes

Ces techniques entrent dans le champ de la biodynamie et font encore l’objet de débats passionnés. Leur efficacité est approuvée chaque jour et leurs résultats surprenants méritent qu’on s’y attarde.

Même si cela vous paraît un peu étrange, ne soyez pas surprise si, en cours de consultation, votre praticien·ne préféré·e pose ses mains sur votre crâne. Il·elle utilise certainement une technique dites crânienne ou « crânio-sacrée ».

En réalité, les mains entraînées de l’ostéopathe recherchent des perceptions dans la profondeur du crâne qui peuvent ressembler à un ralentissement ou une accélération d’une sorte de rythme qu’on peut ressentir partout dans le corps.

Exemple de technique crânienne
Figure 7 — Exemple de technique crânienne

Mais c’est magique ? Pas du tout. Essayons d’y voir plus clair.

Bien qu’il soit difficile de mettre des mots sur ce ressenti, je vous laisse imaginer l’expérience suivante : Remplissez d’eau un seau en plastique. Fermez les yeux, concentrez-vous et posez très délicatement vos mains sur les parois du seau. Que percevez-vous ? Certainement la température du seau et pour les plus sensibles la consistance du plastique et c’est tout. Maintenant faites tourbillonner l’eau de façon très énergique. Fermez les yeux puis posez les mains contre le seau de la même manière que la première fois. Que ressentez-vous ? Certainement avec un peu de concentration, le mouvement de l’eau à l’intérieur du seau, puis son ralentissement, puis plus rien.

Dans la pratique le seau en plastique représente le crâne (qui, ne l’oublions pas, est constitué d’os vivants donc plastiques, mais pas en plastique !) et l’eau qui correspond au liquide céphalo-rachidien (un liquide produit à l’intérieur du crâne). Les mains de l’ostéopathe se sont exercées durant des années pour percevoir les fluctuations de ce liquide comme vos mains perçoivent les mouvements de l’eau dans le seau.

Eh bien non, lorsque votre ostéopathe pose ses mains sur votre crâne… pas de magie ! Ses mains écoutent les subtils messages du corps comme le font les sous-mariniers qui captent le moindre écho au plus profond des océans. Les mains de l’ostéo remplacent les oreilles des militaires.

Quand vous saurez que la dynamique de ce liquide est directement influencée par l’activité hormonale, vous allez y voir un peu plus clair.

Mais ce n’est pas terminé. À l’intérieur du crâne se trouvent deux membranes appelées faux du cerveau et tente du cervelet. Ces membranes se prolongent tout le long de la moelle épinière jusqu’au sacrum, à l’autre extrémité du rachis. Elles relient donc directement le crâne au sacrum. Cette liaison est assurée par un véritable cordon, les méninges (cf. Les techniques crâniennes).

Une palpation précise par des mains exercées, permet de ressentir cette continuité entre ces deux extrémités de la colonne vertébrale. Une tension sur le sacrum peut se répercuter jusque dans le crâne et inversement. Souvenez-vous du marionnettiste et de ses ficelles (cf. Les techniques viscérales).

Les techniques crânio-sacrées qui en résultent agiront par un mécanisme complexe sur l’état général, en s’appuyant entre autres sur le fonctionnement des systèmes nerveux et hormonal. Vous entendrez parler de système neuro-hormonal. Magique ? Non. Mais déconcertant, certainement.

Exemple de technique crânio-sacrée
Figure 8 — Exemple de technique crânio-sacrée

Vous n’y croyez encore pas ? Normal, vous n’entrez pas en religion, on ne vous demande pas de croire ; mais essayez plutôt cette expérience très simple :

Vous venez d’utiliser les fibres de la nappe (les méninges, le tissu conjonctif) pour ressentir un point de résistance, le vase (une vertèbre, un organe), sur la table loin de vos doigts (entre le crâne et le sacrum). C’est le début de l’ostéopathie. Ah! j’oubliais, vous pouvez ouvrir les yeux.

Les techniques structurelles

« Est-ce que vous faites craquer ? ». Combien de fois m’a-t-on posé cette question. Le craquement colle encore à la peau de l’ostéopathe dans l’imaginaire de certain·ne·s. Traditionnellement, cette méthode s’adresse aux articulations sous forme d’une manipulation rapide dans le but de restaurer la mobilité de la zone bloquée et de provoquer un réflexe de relâchement. Cette manœuvre appelée également « thrust », s’accompagne en général d’un bruit caractéristique (crac). Technique au top dans des mains expertes, sans intérêt dans des mains inexpérimentées.

Exemple de technique structurelle
Figure 9 — Exemple de technique structurelle

Certains ostéopathes évitent d’utiliser les techniques structurelles sur la région du bassin en cours de grossesse. D’autres les réservent pour des indications bien précises. Elles doivent toujours être pratiquées avec discernement par des professionnels aguerris.

La prévention et le suivi

L’ostéopathie accorde autant d’importance à la prévention qu’aux soins, en s’adressant à des patientes en état d’inconfort ou de souffrance qui recherchent un soulagement, si possible sans prise de médicaments.

En fonction des résultats de son bilan, votre ostéopathe peut souhaiter vous revoir dans quelques semaines ou quelques mois, afin d’assurer un suivi. La prévention optimise le bon déroulement de la grossesse jusqu’à l’accouchement. Cette première consultation se terminera par des conseils simples et adaptés. Ne les négligez pas, car ils vous aideront certainement pour les mois à venir.

L’avis médical

Un entretien médical est souhaitable avant une grossesse. Grâce aux tests sérologiques, vous connaîtrez votre immunité contre certaines maladies susceptibles d’être dangereuses pour le développement de l’embryon, comme la toxoplasmose. Votre médecin vous donnera alors le feu vert pour concevoir votre bébé en toute sérénité.

Le premier trimestre, début de l’aventure

Du 1er jour de vos dernières règles
jusqu’à la 15ème semaine d’aménorrhée révolue

Cette fois c’est certain, vous n’avez pas de règles depuis quelques jours. Vous venez de consulter votre médecin ou votre sage-femme, votre test est positif, pas de doute. Félicitations, vous êtes enceinte !

Vous allez porter pendant neuf mois votre enfant comme l’ont fait avant vous des milliards d’autres femmes sur tous les continents, par toutes les latitudes. Pourtant cette aventure sera pour vous unique. Vous découvrirez l’univers de votre grossesse et vous seule connaîtrez cette intime sensation d’abriter au plus profond de votre corps ce futur être que vous protégerez en vous jusqu’à sa venue au monde. Vous connaîtrez des moments de bonheur intense, quelquefois de doute, mais vous aurez l’immense privilège en tant que femme, d’accoucher d’un enfant, de transmettre le message de la Vie.

Un monde de rêve et d’espoir s’ouvre à vous. Pour accueillir au mieux cet enfant qui se développe en votre sein, vous souhaitez comprendre ce formidable bouleversement qui va s’opérer durant ces neuf prochains mois.

La période de gestation de la femme se divise en trois trimestres. Les pages qui suivent vont vous accompagner et vous guider par des conseils adaptés étape par étape.

La majorité des petits soucis que vous pourrez rencontrer se résoudront facilement et simplement. Vous allez comprendre l’évolution de votre corps au cours de chaque trimestre jusqu’à l’accouchement.

Ce tout petit œuf fécondé au fond de vous est le fruit de la rencontre d’un de vos ovules et d’un spermatozoïde de votre partenaire. Le bébé à venir portera en lui le patrimoine génétique de vous deux. Un voyage de neuf mois sera nécessaire pour parcourir les quelques centimètres qui séparent l’ovaire de l’orifice externe du vagin pour aboutir à la naissance d’un nouvel Être.

Enceinte, depuis quand ?

Il est courant de calculer l’âge de la grossesse à partir du premier jour des dernières règles. Cette date est en général bien connue et donc fiable. On parle alors de semaines d’aménorrhée (SA), ce qui signifie arrêt des règles.

Plus précisément, vous n’êtes vraiment enceinte qu’après que l’œuf soit fécondé, donc deux semaines après les dernières règles.

Généralement, c’est au cours de la troisième semaine de grossesse que, ne voyant pas arriver vos règles, vous pensez alors être enceinte. Vous suivez toujours ?

À cet instant, vous êtes déjà enceinte, mais vous ne le savez pas encore. Il y a donc un décalage de quatorze jours entre la date supposée de votre grossesse indiquée par votre médecin ou votre sage-femme et le moment précis où a lieu la fécondation, donc deux semaines après le premier jour des dernières règles. Cette dernière façon de calculer l’âge de la grossesse n’est pourtant pas retenue, car la date précise de l’ovulation est trop incertaine.

Vous avez compris ? Quoi qu’il en soit vous êtes bien enceinte et le calcul va se faire en semaines d’aménorrhée (SA).

Impressions étranges

Dès les premiers jours de grossesse, des sensations jusqu’alors inconnues se manifestent bizarrement. L’organisme doit changer ses habitudes et il vous le fait déjà savoir. Progressivement votre corps et votre comportement vont se modifier selon un mode parfaitement orchestré depuis des millénaires.

Par exemple, votre posture va évoluer. Bassin, périnée et coccyx, dont le rôle est souvent méconnu, entrent en scène jusqu’à l’accouchement. L’alimentation et votre nouvelle hygiène de vie devront répondre à un besoin d’énergie en évolution permanente. Pour s’y adapter, votre corps vous envoie régulièrement des signaux. Les pages qui suivent vous aideront à mieux les comprendre.

Respirer pour la vie

Respirer ne s’apprend pas. Aussitôt sorti, le nouveau-né remplit ses poumons d’air et démarre un tempo respiratoire qui ne cessera plus tout le long de sa vie. Nous sommes naturellement programmés pour respirer. Banal mais vital.

Pourtant, notre environnement et nos conditions de vie détériorent trop souvent la qualité de notre respiration. En apportant l’oxygène et en éliminant le gaz carbonique, la respiration agit comme un véritable régulateur de l’activité de l’organisme. En contrôlant ce régulateur, nous pouvons améliorer et optimiser la fonction respiratoire. Partout sur terre, les humains utilisent des techniques respiratoires pour parfaire leurs conditions physiques, émotionnelles ou spirituelles.

Savoir gérer sa respiration permet de maîtriser ses propres angoisses, son stress et les perturbations qui les accompagnent. C’est dans cette optique que les exercices respiratoires qui suivent vous viendront en aide jusqu’à l’accouchement et certainement bien au-delà.

Un peu d’imagination

Visualisez une simple pompe à vélo. Si vous tirez sur le piston, l’air entre à l’intérieur. Si vous poussez sur le piston, l’air sort vers l’extérieur. Ainsi va votre respiration.

Le diaphragme fonctionne comme un piston
Figure 10 — Le diaphragme fonctionne comme un piston
 

Que ce passe-t-il en réalité ?

Lorsque vous INSpirez, le diaphragme (le piston de la pompe) descend en faisant pénétrer l’air à l’INtérieur des poumons. Lorsque vous EXpirez ou soufflez, le diaphragme monte et pousse l’air à l’EXtérieur des poumons.

Maintenant que vous avez compris à quel moment le diaphragme monte et descend, revenons au thorax et à l’abdomen.

INSpirez. Si les abdominaux sont relâchés, le ventre se gonfle et le diaphragme descend plus facilement. Si en plus vous écartez les côtes, davantage d’air entre dans les poumons. L’inspiration devient plus profonde. L’apport en oxygène augmente.

EXpirez. Laissez l’ensemble revenir à la position de détente, sans effort. Ensuite rentrez le ventre. En se contractant les abdominaux poussent le diaphragme vers le haut (comme le piston de la pompe). L’air sort. Les muscles tirent le thorax et les côtes vers le bas. Les poumons se vident de leur air. L’expiration devient plus profonde. Le gaz carbonique s’évacue.

Évidemment vous n’avez pas tout à fait le profil d’une pompe à vélo, mais en y regardant de plus près, comparée à la respiration, on peut trouver quelques similitudes.

Pour bien commencer

Votre futur bébé, qui mesure à peine quelques millimètres et qu’on nomme embryon, a besoin plus que jamais de protection. Ne lui faites pas prendre de risques. Adoptez dès à présent une hygiène de vie mieux adaptée à votre état.

C’est le moment d’effectuer le bilan de votre dentition. Un petit abcès négligé peut évoluer vers une infection. À éviter durant la grossesse.

Pas de compromis. Les boissons alcoolisées, le tabac et autres drogues franchissent la paroi du placenta. Ces substances sont de réels facteurs de risque de fausse couche, d’accouchement prématuré ou d’anomalies du développement. Le fragile système nerveux de l’embryon se trouve sans défense contre ces agresseurs. Ces premières semaines sont capitales et déterminantes pour son développement.

Ménagez-vous des moments de détente en pratiquant des exercices simples qui vous seront utiles pendant les neuf mois à venir. Au fil du temps, vous saurez comment les adapter pour vous préparer dans les meilleures conditions.

Respiration et posture

Faites le vide, fermez les yeux et inventez des images mentales. Cet instant vous appartient. Ressentez ce qu’il se passe à l’intérieur de votre corps. Sans résistance, laissez-vous immerger par vos sensations.

Pour gérer la respiration

Ces exercices vous aideront pour :

Gérer la respiration
Figure 11 — Gérer la respiration

Installez-vous : allongée sur le dos, genoux pliés, un petit coussin sous la tête, main gauche posée sur le ventre, main droite sur le thorax.

  1. Détendez les colonnes lombaire et cervicale. Il n’est pas interdit de fermer les yeux ;
  2. Imaginez deux ballons, un sous chaque main ;
  3. Inspirez lentement et longtemps par le nez ;
  4. Le « ballon » du thorax se gonfle et repousse la main vers le haut, les omoplates restent en contact avec le sol. C’est la respiration thoracique ;
  5. Ensuite le « ballon » de l’abdomen se gonfle et repousse l’autre main vers le haut, les lombaires restant en contact avec le sol, sans cambrer. C’est la respiration abdominale ;
  6. À la fin de l’inspiration, les deux « ballons » sont gonflés, les mains sont hautes et le dos reste en contact avec le sol. L’inspiration est alors complète ;
  7. Commencez ensuite à souffler en laissant l’air sortir par la bouche comme pour produire de la buée sur une vitre. Au début l’air sort seul, puis à la fin poussez un peu pour faire durer l’expiration quelques secondes de plus ;
  8. Le « ballon » de l’abdomen se dégonfle et la main sur le ventre descend. Ensuite le thorax se vide et la main thoracique descend également.

En fin d’expiration le thorax et l’abdomen sont vidés, les deux mains se sont rapprochées du sol. Le temps de l’expiration doit être plus long que celui de l’inspiration.

Recommencez lentement et concentrez-vous mentalement sur le temps passé en inspirant et en soufflant. Apprenez à guider votre diaphragme en passant de la respiration abdominale à la respiration thoracique et inversement. Détente et bien être assuré.

Pour la colonne vertébrale

L’exercice suivant agit sur la colonne vertébrale, pilier central et axe du corps. Le diaphragme s’attache sur les vertèbres lombaires et sur les côtes qui s’articulent sur les vertèbres thoraciques. Autant dire que tout est lié. La qualité de la respiration dépend donc aussi de la souplesse de la colonne vertébrale et inversement.

Voyons comment entretenir pour les mois à venir une colonne souple qui s’adaptera à vos nouvelles formes.

Assouplir la colonne vertébrale
Figure 12 — Assouplir la colonne vertébrale

Installez-vous : à genoux sur le sol, les cuisses écartées de la largeur du bassin.

  1. Amenez les fesses vers les talons et laissez le ventre rejoindre les cuisses ;
  2. Posez la tête entre les genoux ;
  3. Tendez les bras en avant dans le prolongement du dos et posez les mains sur le sol ;
  4. Inspirez profondément ;
  5. Dans un premier temps, en soufflant, étirez toute la colonne du bout des doigts comme pour toucher le mur d’en face, sans soulever les fesses ;
  6. Recommencez plusieurs fois ;
  7. Dans un deuxième temps, redressez le bassin jusqu’à la position de quatre pattes ;
  8. Inspirez en regardant droit devant tout en creusant légèrement l’ensemble du dos (pas seulement les lombes). Le dos doit ressembler à un hamac suspendu entre les épaules et le bassin ;
  9. Ensuite soufflez profondément en faisant le dos rond pour vous étirer vers le haut à partir du milieu du dos ;
  10. Étirez la nuque en regardant les genoux et en rentrant le menton ;
  11. Recommencez plusieurs fois.

Pour assouplir le bassin

Le bassin se trouve en première ligne. Solide et résistant grâce à ses os, il doit aussi faire preuve de beaucoup de souplesse au niveau de ses muscles et ligaments. Des premiers jours avec les hormones jusqu’à la dernière heure du jour J avec la sortie de bébé, il sera mis à rude épreuve. Commencez à le bichonner dès maintenant.

Ces exercices sont tout à fait indiqués durant les deux premiers trimestres. Par contre ils ne sont pas conseillés à partir du troisième trimestre, car la torsion entraîne une mise en tension des parois de l’utérus. Une traction supplémentaire risque de déclencher des contractions indésirables. Mieux vaut dans ce cas vous adresser à votre ostéopathe qui vous proposera des mouvements plus adaptés.

Assouplir le bassin et les lombaires
Figure 13 — Assouplir le bassin et les lombaires

Installez-vous : allongée confortablement sur le dos, un petit coussin sous la nuque.

  1. Pliez les genoux, les talons proches des fesses ;
  2. Écartez les bras, la paume des mains posée sur le sol ;
  3. Inspirez profondément en gonflant légèrement les poumons et le ventre ;
  4. Soufflez lentement bouche ouverte, comme pour produire de la buée sur une vitre, en détendant le ventre ;
  5. Laissez les genoux partir légèrement sur un côté, en entraînant une bascule du bassin. À ce moment vous ressentez un étirement au niveau des hanches, de la colonne lombaire et des épaules, sans douleur ;
  6. Alternez plusieurs fois les côtés droit et gauche jusqu’à percevoir davantage d’aisance dans le mouvement ;
  7. Pour terminer, amenez les genoux vers la poitrine avec les mains, rentrez le menton en soufflant et étirez les colonnes lombaire et cervicale. Bien évidemment, arrêtez si une douleur apparaît en cours d’exercice.

Pour assouplir les épaules

Pour les mêmes raisons que précédemment, cet exercice très utile lors des deux premiers trimestres n’est pas conseillé durant le troisième.

Assouplir la colonne vertébrale et les épaules
Figure 14 — Assouplir la colonne vertébrale et les épaules

Installez-vous : allongée sur le côté gauche. La jambe gauche tendue dans le prolongement du corps.

  1. Pliez le genou droit à la hauteur du ventre et posez-le sur le sol ;
  2. La main gauche se pose sur la cuisse droite et l’empêche de se soulever ;
  3. La main droite se pose devant vous à plat sur le sol, coude tendu, bras étiré ;
  4. En gardant le coude tendu, levez la main vers le plafond puis en arrière vers le sol ;
  5. La tête et les yeux suivent le mouvement de la main ;
  6. Le coude et la main sont en contact avec le sol ou s’en rapprochent ;
  7. Inspirez puis soufflez profondément pendant l’étirement.

Cet exercice s’effectue lentement, sans forcer. Il corrige l’enroulement des épaules en ouvrant l’avant de la cage thoracique. Recommencez trois fois puis changez de côté. Avant de vous lever, allongez-vous sur le dos, prenez les genoux pliés dans vos mains et rapprochez-les de la poitrine afin de recentrer la colonne vertébrale.

La préparation

Le bassin, un nid protecteur

Ce n’est pas pour rien si le moment où l’embryon s’installe dans l’utérus se nomme dans le langage médical, « la nidation ». Dès les premières minutes de son existence, le petit embryon est protégé dans son nid par un robuste rempart, les os du bassin. Pendant neuf mois le bassin et les organes qu’il contient vont subir de profonds changements tant sur le plan postural, qu’hormonal. Faisons connaissance maintenant avec ce drôle de puzzle osseux.

Découvrez votre bassin

Les os du bassin

Aussitôt l’œuf fécondé, le bassin féminin se prépare naturellement pour accueillir et faire naître un bébé. La conformation du bassin évolue progressivement tout au long des semaines de gestation. En effet chaque os, chaque articulation, chaque ligament et muscle a un rôle précis à jouer durant neuf mois, jusqu’à l’accouchement. Le bassin osseux comprend quatre os : deux os ou ailes iliaques, un sacrum et un coccyx maintenus par de nombreux ligaments.

Comment repérer les ailes iliaques ?

Posez vos deux mains grandes ouvertes sur les hanches droite et gauche. Les iliaques sont ces grands os qui donnent au bassin cet aspect en entonnoir, ouvert vers l’avant et le haut.

Les ailes iliaques vues de face
Figure 15 — Les ailes iliaques vues de face

Comment repérer le pubis ?

Deux longs os se rejoignent en avant et en bas, séparés par un cartilage appelé la symphyse pubienne. Vous pouvez la percevoir en plaçant vos doigts au milieu du bas ventre juste au-dessus de la vessie. En pressant délicatement, vous sentirez l’os avec un léger décroché au centre. C’est sur cette région que le fœtus appuiera lors des dernières semaines de grossesse, provoquant des sensations de pesanteur à ce niveau.

La symphyse pubienne vue de face
Figure 16 — La symphyse pubienne vue de face

Comment repérer les ischions ?

Ce sont les régions les plus basses du bassin. En position assise, vous êtes en appui sur les ischions. Ils se repèrent facilement. Allongez-vous sur le dos, les genoux fléchis. Posez vos mains à plat sur chaque muscle fessier et appuyez légèrement. Vous rencontrez deux os sous vos doigts, ce sont les ischions. Vous verrez comment lors de l’accouchement, les ischions s’écartent pour laisser passer la tête du bébé.

Les ischions vus de face
Figure 17 — Les ischions vus de face

Comment repérer le sacrum ?

Le sacrum est situé en arrière, coincé entre les deux os iliaques. Il forme un triangle dont le sommet se dirige vers le bas. Les jonctions entre le sacrum et les os iliaques se nomment les articulations sacro-iliaques. Le sacrum se situe dans le prolongement de la colonne vertébrale. La jonction entre la colonne vertébrale lombaire et le sacrum se nomme charnière lombo-sacrée. Posez votre main à plat entre les muscles fessiers, le majeur au niveau du pli des fesses. L’os que vous percevez sous la paume est donc le sacrum. Lors de l’accouchement, le sacrum bascule pour recevoir la tête du bébé en haut du bassin pour ensuite l’expulser vers l’extérieur. Nous reviendrons sur l’importance de ce petit mouvement au cours du troisième trimestre.

Le sacrum vu de face
Figure 18 — Le sacrum vu de face

Comment repérer le coccyx ?

C’est de loin le plus petit os du bassin et en principe le plus mobile. Il se trouve exactement tout en bas, dans le prolongement de la pointe du sacrum avec laquelle il s’articule par l’articulation sacro-coccygienne. La façon la plus aisée de percevoir le coccyx est de vous allonger sur le côté, les genoux pliés. Posez ensuite la main sur le sacrum, le majeur au niveau du bas du pli fessier, et appuyez légèrement avec l’extrémité du doigt tout en bas. Vous sentez alors un petit os de la largeur d’un crayon. Faites rouler le doigt de part et d’autre pour bien le repérer. S’il est mobile, lors d’une légère pression, il doit légèrement s’enfoncer puis revenir, sans douleur. Lors de l’accouchement, le coccyx est poussé vers l’arrière par la tête du bébé. Malgré sa petite taille, le coccyx peut freiner le passage de la tête s’il est bloqué ou déplacé, après une chute sur les fesses par exemple.

Le coccyx vu de face
Figure 19 — Le coccyx vu de face

Les ligaments du bassin

Les os du bassin ne sont pas soudés. Une fois emboîtées, grâce aux muscles et aux ligaments, les pièces du puzzle s’animent de mouvements relativement amples comme lors de la marche. Les articulations du bassin sont également le siège de micro-mouvements plus subtils, que nous développerons lors du chapitre sur la naissance.

Les ligaments du bassin simplifiés vus de face
Figure 20 — Les ligaments du bassin simplifiés vus de face

Un important réseau de fascias et de puissants ligaments maintiennent l’ensemble des pièces du puzzle tout en garantissant sa solidité. Contrairement aux muscles, normalement, ligaments et fascias ne sont pas élastiques. Vous devez vous en douter, plus l’embryon grossit, plus il a besoin d’espace. Grâce aux hormones le bassin doit se déployer pour faire un peu de place. Les ligaments gagnent alors en souplesse.

Le mouvement c’est la vie

Nous ne sommes pas égaux physiquement (je ne vous apprends rien). Pour la petite histoire, nous avons organisé à Montpellier dans années 2000 avec quelques confrères, un enseignement dans le cadre de la formation continue qui s’intitulait « Ostéopathe du Sport ».

Nous avons invité une intervenante Marion, jeune femme, médecin et sportive de haut niveau spécialisée en ultra-fond et trail. Il s’agit d’épreuves de course à pied sur très longues distances en milieu naturel tout terrain, souvent escarpé. Bref, que du plaisir ! Notre athlète nous a confié avoir continué l’entraînement et la compétition jusqu’aux dernières semaines de sa grossesse, dans les meilleures conditions, avant de mettre au monde de magnifiques… jumeaux. Comme seule recette à cette performance, je retiendrais qu’en tant que médecin et sportive accomplie, elle maîtrisait totalement son corps et gérait parfaitement la qualité de son alimentation. Un exploit et un risque à méditer…

Sachez attendre

Laissez à la nature tout le temps pour installer durablement l’embryon encore fragile. Ce n’est pas le meilleur moment pour secouer le bassin et bousculer son minuscule locataire. Poursuivez une activité physique raisonnée en évitant les débordements. Pour la danse du ventre, mieux vaut attendre le prochain trimestre.

L’installation

Les ovaires produisent les ovules, de la puberté jusqu’à la ménopause. Le spermatozoïde de Monsieur et l’ovule de Madame se sont rencontrés par chance, nez à nez, dans les trompes utérines pour créer un œuf. Le hasard a bien fait les choses.

Dès la deuxième semaine, le petit œuf va se nicher dans l’utérus qui le protège et le nourrit jusqu’au terme de la grossesse. L’utérus qui au début mesure moins de dix centimètres, va maintenant connaître d’importantes transformations. Avant d’accoucher il aura plus que triplé sa taille. Il en sera de même pour son poids qui, de quelques grammes, va frôler le kilo.

L’utérus bien suspendu

L’utérus se situe approximativement au centre du bassin entre la vessie en avant, le rectum en arrière et l’intestin en haut. En bas se trouve l’ouverture du vagin. Sans soutien ligamentaire, l’utérus sous l’influence de la pesanteur, n’aurait pas d’autre choix que de glisser peu à peu dans le vagin. C’est la descente d’organe ou prolapsus.

L’utérus dans le bassin
Figure 21 — L’utérus dans le bassin

Pour éviter ce scénario, de nombreux ligaments le maintiennent en bonne position. Ils lui évitent également de ballotter au moindre mouvement. Je vous laisse imaginer dans ce cas l’étrange sensation.

Sans trop entrer dans les détails et en simplifiant, les principaux ligaments qui soutiennent l’utérus sont :

L’action combinée de tous ces ligaments positionne l’utérus dans l’espace du bassin. Trop tendus ou trop relâchés, l’équilibre se rompt et l’utérus adopte une mauvaise position qui ne peut que s’accentuer en cours de grossesse.

Votre confort et celui de votre bébé vont dépendre en grande partie de l’élasticité de l’utérus et de ses soutiens. Un ligament anormalement court, un ventre dur, tirent ou compriment les organes qui l’entourent. Ces tensions anormales favorisent des contractions avant terme et peuvent s’accompagner d’une menace accouchement prématuré (MAP).

Les passionnées d’anatomie iront découvrir dans les ouvrages spécialisés toute la complexité et le génie de l’appareil reproducteur féminin. Pas très sexy, mais c’est son nom scientifique. Bonne lecture!

La progression de l’utérus
Figure 22 — La progression de l’utérus
 

Quand l’utérus n’a pas suivi

En remontant le temps

Tous les mammifères femelles possèdent un utérus. Lors de leur déplacement à quatre pattes, de profil, l’utérus se trouve en position horizontale.

Il y a fort longtemps, la Femme s’est verticalisée (et l’Homme avec) pour adopter la bipédie. Son corps s’est alors redressé, le bassin a suivi, sauf l’utérus. Chez la femme debout, il a conservé une position inclinée vers l’avant, pratiquement identique aux autres mammifères quadrupèdes. Afin d’assurer la survie de l’espèce, l’utérus est resté horizontalisé.

Utérus fléchi vers l'avant vu de profil
Figure 23 — Utérus fléchi vers l'avant vu de profil

Si l’utérus s’était verticalisé dans le prolongement du vagin, en suivant le mouvement du bassin, la descente et la perte prématurée du fœtus sous l’effet direct de son propre poids aurait été inévitable. Alors que la position horizontale et coudée semble la mieux adaptée pour subir la pesanteur et conserver un fœtus qui n’en finit pas de s’alourdir jusqu’au terme.

Cette situation permet la marche, la course et le saut, sans trop de risque de perdre le fœtus. Voilà donc pourquoi généralement, l’utérus de la femme est plié (fléchi) vers l’avant. La nature ne fait rien par hasard.

Utérus fantaisistes

Quelquefois certains utérus se permettent des fantaisies. Lors d’un examen, votre gynécologue vous a peut-être annoncé un utérus antéversé, rétroversé, latéralisé, etc. Il s’agit sa position dans le bassin, anormalement incliné vers l’avant, l’arrière ou penché sur le côté. Ces originalités relativement fréquentes ne sont pas des maladies, mais plutôt des particularités morphologiques. Afin que le fœtus puisse se développer dans un environnement confortable, qu’il soit fléchi ou incliné, l’utérus doit avant tout faire preuve de souplesse et de mobilité. Vous pouvez demander à votre gynécologue ou votre sage-femme de vous renseigner sur sa situation.

Il n’est pas rare qu’une malposition associée à un utérus peu mobile provoque des sensations de pesanteur et des spasmes douloureux. En intervenant sur les ligaments, les lames ou les fascias du petit bassin, le recours à l’ostéopathie a de grandes chances de vous sortir de cette situation embarrassante. N’oubliez pas de vous confier à votre praticien·ne dès la première consultation.

Hydratez-vous

Ce n’est pas le moment d’oublier vos nouvelles habitudes alimentaires. Pensez à boire de l’eau sans modération. Votre corps commence à devenir un grand consommateur. L’hydratation doit être régulière et suffisante pour affronter un métabolisme de compétition.

Tonique sans excès

Les muscles abdominaux constituent l’enveloppe musculaire de l’abdomen. Ils seront naturellement distendus durant ces prochains mois sous l’effet des hormones pour permettre au fœtus de prendre toute sa place et à votre ventre de s’épanouir.

Bien effectués, ces exercices équilibrent la colonne vertébrale et dynamisent l’activité des organes de l’abdomen et du bassin en provoquant un brassage profond. Ne cherchez pas à sculpter votre corps, ce n’est vraiment pas le moment. Soyez modeste. La simple stimulation de ces muscles est suffisante pour leur permettre de rester en éveil et assez toniques pour assurer un bon maintien.

Le muscle transverse, le plus profond des muscles abdominaux, mérite une attention particulière, car à lui seul il enveloppe l’ensemble de l’abdomen. Il agit comme une véritable sangle qui soutient l’utérus lors de sa progression dans l’abdomen : une ceinture de grossesse anatomique, en quelque sorte.

Stimuler le muscle transverse
Figure 24 — Stimuler le muscle transverse

Installez-vous à quatre pattes, les genoux sont écartés de la largeur du bassin et les coudes tendus. Cuisses et bras à la verticale du tronc.

  1. Inspirez, les abdominaux sont relâchés, le ventre gonfle ;
  2. Ensuite soufflez et rentrez le ventre en faisant durer l’expiration longtemps pendant que vous contractez les abdominaux. Les viscères sont refoulés vers le haut ;
  3. Essayez de ressentir en fin d’expiration l’attache des muscles sur les côtes et le bassin ;
  4. Relâchez ensuite le ventre en inspirant lentement et profondément.

Ce travail sur la sangle abdominale sera d’autant plus efficace s’il est complété par les exercices d’assouplissement que vous connaissez (cf. Gérer la respiration), (cf. Assouplir la colonne vertébrale).

Vous aurez à vous servir de votre sangle abdominale si au cours du dernier trimestre l’intestin vous joue quelques tours. Grâce à cet entretien régulier, vous verrez comment utiliser le muscle transverse pour effectuer un brassage du colon pour rétablir un transit intestinal un peu paresseux.

Chez l’ostéopathe par prévoyance

Généralement, en début de grossesse l’ostéopathe n’a pas à intervenir de façon spécifique sur le contenu du bassin. Laissons l’embryon s’installer paisiblement dans son nid. C’est plus tard, dès la fin du premier trimestre, que ses mains soignantes pourront percevoir avec plus de précision l’utérus qui aura déjà pris du volume et commencé à prendre place dans l’abdomen. 

Cette non-intervention sur l’utérus, ne vous dispense pas de consulter pour d’autres motifs qui seront développés dans les paragraphes suivants. C’est parce que votre corps commence maintenant à se transformer, qu’il est temps de penser à la prévention.

L’avis médical

Malgré ces petits chamboulements, le tonus du périnée et de la vessie ne doit pas faiblir. Si vous percevez dès à présent quelques fuites urinaires ou des douleurs lors de légers efforts, à la toux ou à l’éternuement par exemple, il est temps d’en informer votre médecin ou votre sage-femme.

Les courbatures

Votre grossesse est récente. Les systèmes qui gèrent la posture et l’équilibre sont maintenant en état d’alerte. En fin de ce premier trimestre, vous vous sentez peut-être un peu plus instable, plus fragile. Votre corps sait déjà que vos tendons, muscles et articulations vont devoir s’adapter à de grands changements. Vous vous sentez bizarrement courbatue.

Une histoire d’énergie

Le système mécanique humain, celui qui provoque le mouvement, est appelé biomécanique en langage savant. Bouger consomme beaucoup d’énergie. Le travail des muscles et des articulations permet de tenir debout, marcher, se lever et plein d’autres choses. Ces actions ne peuvent se faire que si l’organisme bénéficie d’un bon apport énergétique, d’une nourriture de qualité.

Depuis quelques semaines le fonctionnement de votre corps est bousculé. L’énergie qui sert à nourrir les muscles est distribuée différemment, avec de nouvelles priorités. Vos muscles commencent à manquer de carburant (le glycogène), se fatiguent, ont du mal à travailler et voilà les courbatures. Encore une alerte !

Rechargez les batteries

Les batteries se déchargent. Donnez-leur le temps de se recharger par une sieste et un bon sommeil. Le repos n’est pas un luxe.

En réduisant les sucres et les charcuteries vous diminuerez l’inflammation et la douleur. Hydratez-vous, car votre corps va avoir de plus en plus besoin d’eau.

Pensez à vous en vous accordant un massage apaisant. Étirez-vous lentement et avec douceur. Sans douleur, l’étirement doit provoquer une agréable sensation de détente, c’est le but. Et pour terminer, rien de tel qu’un bain chaud super-décontractant. À renouveler sans modération.

Chez l’ostéopathe pour les courbatures

Une majorité de patientes s’adresse à leur ostéopathe pour des problèmes musculo-squelettiques. Les courbatures en font partie. La mécanique humaine est complexe et a tendance à se gripper, voire se bloquer. Nous avons tous nos points fragiles, une correction s’impose. Une consultation chez votre ostéopathe corrigera cette instabilité. Il serait dommage de débuter votre grossesse avec un maillon faible, une posture bancale.

L’ostéopathe agira préférentiellement sur les rigidités, les déséquilibres ou le « blocage », par des techniques douces, confortables qui ne gêneront en rien le développement du fœtus. Le mal au dos n’est pas une fatalité et ne doit pas perturber votre maternité.

L’avis médical

Lors de votre première visite, pensez à signaler à votre médecin tout contact avec une personne contagieuse. (rubéole, varicelle etc.). Il en est de même si vous ressentez des douleurs persistantes dans le bas ventre ou des saignements. Décrivez à votre médecin ou à votre sage-femme les symptômes qui vous préoccupent. Ils élimineront une pathologie importante et le plus souvent vous rassureront en vous confiant que les problèmes sont bénins et qu’ils font partie des inconforts dus à votre état. Dans ce cas vous aurez peut-être droit au « ça passera », ce qui est fort probable. En l’absence de contre-indication vous pouvez alors vous rendre chez votre ostéopathe.

Voilà les nausées

Que celles qui n’ont jamais eu de nausées durant leur grossesse lèvent le doigt. Peu de femmes enceintes y échappent. Souvent associées aux premiers signes, elles s’accompagnent fréquemment de somnolence ou de vertiges passagers.

Un système indépendant

La plupart du temps, l’organisme est programmé pour s’autoréguler grâce à un système nerveux spécifique, le système neurovégétatif. Il s’agit d’une organisation complexe que la médecine a longtemps sous estimée. Le rôle essentiel de ce dispositif, est de contrôler les principales fonctions du corps : digestion, rythme cardiaque, température, etc. Il est appelé autonome, car il fonctionne indépendamment de notre volonté.

La faute aux hormones, mais pas seulement

Durant les premiers mois de grossesse, avant la formation du placenta, la progestérone est fabriquée par le corps jaune au niveau de l’ovaire. L’organisme a du mal à gérer cette production excessive, au dosage approximatif. Les nausées en sont la conséquence directe et un signe de trop plein.

Sans être une véritable maladie, cet inconfort peut être la plupart du temps atténué, sans attendre que tout rentre dans l’ordre autour du troisième mois.

Pour répondre aux besoins en oxygène du placenta en formation, le volume sanguin à l’intérieur du corps augmente. Les veines se relâchent, la tension artérielle diminue, et pour les moins chanceuses, les vertiges apparaissent.

Ces importantes modifications perturbent le système nerveux régulateur qui se laisse quelque peu dépasser par les événements.

Mais comment fonctionne ce système nerveux neurovégétatif ?

Il est en fait composé de deux parties, le système orthosympathique et le système parasympathique qui s’opposent tout en étant complémentaires, à la manière du Yin et du Yang des acupuncteurs.

Le système orthosympathique : Ce système s’active automatiquement pour faire face aux situations d’urgence, à une peur ou un stress. Il commande à l’organisme la réaction immédiate la mieux adaptée à l’événement. La respiration s’active, le cœur s’accélère, les muscles se tétanisent (pour les fans de médecine énergétique chinoise, il est l’équivalent du Yang).

Le système nerveux neurovégétatif simplifié
Figure 25 — Le système nerveux neurovégétatif simplifié
 

Le système parasympathique : À l’inverse, il a un rôle d’apaisement. Il régule le retour à la normale, il stocke et contrôle la consommation de l’énergie du corps pour mieux la répartir. Il gère la reprise d’un équilibre durable. (C’est le Yin des médecines chinoises).

En pratique, chaque zone vertébrale du corps est connectée à un organe. (réflexe somato-viscéral). Inversement, chaque organe correspond à une région du dos. Par exemple, la perte de mobilité d’une vertèbre dorsale peut stimuler le ganglion du système orthosympathique correspondant à l’estomac. Cette stimulation provoque alors une sécrétion des sucs gastriques et les fameuses brûlures .

Ce système fonctionne donc dans les deux sens. Par exemple, des problèmes de colon peuvent être décelés à cause d’une douleur vertébrale bien localisées. (réflexe viscéro-somatique).

Pour le premier exemple, l’ostéopathe devra libérer la zone vertébrale fixée afin de supprimer l’hyper-stimulation du ganglion neurovégétatif. Par réaction réflexe, la sécrétion gastrique va diminuer.

Pour le cas du colon, il n’est pas rare de venir à bout d’un simple mal au dos par une remise en route d’un transit intestinal capricieux. Le réflexe de relâchement des muscles lombaires fonctionne également, mais cette fois dans l’autre sens.

Ces techniques d’une grande douceur respectent le fœtus dans l’utérus et sont ressenties comme très confortables pour la future maman. Les centres nerveux para et orthosympathique sont sollicités en permanence. Aidés par le système endocrinien, ils assurent confort, sécurité et bonne santé.

Un peu plus tard…

À partir du troisième mois, le placenta apparaît et prend le relais en sécrétant une progestérone mieux dosée et mieux tolérée. Les nausées disparaissent la plupart du temps. Ce n’est pas une raison pour vous précipiter sur la nourriture !

Astuces anti-nausées

Pour gérer les nausées

Pour gérer les vertiges

La respiration nasale alternée

Adeptes du yoga, pratiquez rigoureusement la respiration nasale alternée (Anuloma Viloma prânâyâna pour les initiées).

Pour les autres, voici comment alterner la respiration et obtenir un effet bienfaiteur sur vos nausées :

Installez-vous : asseyez-vous confortablement, le dos droit, yeux fermés. 

  1. Le pouce droit se pose sur la narine droite en empêchant l’air d’entrer ;
  2. Inspirez lentement et profondément cinq secondes environ par la narine gauche ;
  3. Posez l’annulaire sur la narine gauche et bloquez les deux narines pendant cinq secondes environ ;
  4. Dégagez le pouce droit de la narine droite ;
  5. Expirez l’air lentement par la narine droite cinq secondes environ ;
  6. Inspirez l’air lentement par la narine droite cinq secondes environ ;
  7. Posez le pouce sur la narine droite et bloquez les deux narines pendant cinq secondes environ ;
  8. Dégagez l’annulaire de la narine gauche ;
  9. Expirez l’air lentement par la narine gauche cinq secondes environ.

Répétez l’exercice entre trois et cinq fois.

Complétez cette technique un peu bizarre, par les exercices plus classiques de respiration thoracique et abdominale.

Chez l’ostéopathe pour les nausées

« Ça va passer… ». Combien de fois avez-vous entendu cette prophétie venant d’un entourage en pleine forme. En attendant des jours meilleurs, vous cherchez un moyen de ne plus être écœurée pour un rien. Celles qui les ont déjà subies ne peuvent que vous comprendre.

Vous n’auriez peut-être jamais pensé consulter un·e ostéopathe pour des nausées. Pourtant dans de nombreux cas, ces dérangements pourront nettement diminuer après une première visite.

Le but n’est pas de modifier le taux de progestérone ou d’œstrogène (ce n’est pas envisageable durant la grossesse) mais de limiter leurs effets secondaires indésirables. Lorsque vous aurez décrit vos symptômes, votre ostéopathe vous examinera afin d’établir un diagnostic d’exclusion et une éventuelle orientation vers un·e médecin.

Si ce n’est pas le cas, l’ostéopathe vous expliquera la manière dont il va conduire son traitement. Nous venons de voir que lors de ces premières semaines, le système nerveux neurovégétatif est souvent impliqué. Il interviendra sur des zones en relation avec ce système, en utilisant les techniques les mieux adaptées à votre état.

Souvenez-vous des tests du seau d’eau. Eh bien, c’est maintenant que les mains de l’ostéopathe entrent en action, explorent, se mettent en écoute sur différentes régions du corps :

Sur la région des temporaux

Cette technique intervient à partir des os temporaux, sur une membrane du crâne appelée tente du cervelet ainsi que sur les fluctuations du liquide du céphalo-rachidien (l’eau du seau).

Action sur le système neurovégétatif par les temporaux
Figure 26 — Action sur le système neurovégétatif par les temporaux

Sur la région de l’occiput

Les régions de l’occiput et du bulbe rachidien, comportent de nombreux centres parasympathiques (cf. Le système neurovégétatif). En agissant directement sur cette zone, au niveau de l’émergence du nerf vague, l’ostéopathe induit des réactions réflexes qui selon le cas, inhibent ou stimulent ces centres nerveux.

Action sur le système neurovégétatif par l’occiput
Figure 27 — Action sur le système neurovégétatif par l’occiput
 

Sur la région du sacrum

Vous savez maintenant qu’une méninge appelée dure-mère relie le crâne au sacrum (cf. Les techniques crâniennes). Comme l’occiput, la région du sacrum est riche en centres parasympathiques. À proximité des ligaments de l’utérus se trouvent les ganglions des centres nerveux neurovégétatifs. La rigidité du sacrum aura une incidence directe soit en déclenchant un malaise vagal (les nausées), soit en ramollissant le col utérin ; souvent les deux.

En donnant plus d’aisance et de mobilité au sacrum, le système nerveux parasympathique voisin sera moins chahuté et retrouvera plus facilement son équilibre.

Action sur le système neurovégétatif par l’axe occiput / sacrum
Figure 28 — Action sur le système neurovégétatif par l’axe occiput / sacrum
 

Le bruit ne fait pas tout et l’ostéopathie n’est pas une affaire de décibels. Il est bien sûr facile d’imaginer que pour une vertèbre déplacée, avec un grand « crac », on remet tout en place, et ça repart. Mais si vous en doutiez encore, la réalité est autrement bien plus complexe. Les techniques crâniennes plus subtiles et moins spectaculaires, exigent de la part de votre praticien·ne une aptitude particulière.

Sur la colonne vertébrale

Il existe le long de la colonne, à chaque niveau vertébral, une multitude de nerfs et de ganglions reliés à l’ensemble du corps. Certains appartiennent au système nerveux orthosympathique. En fonction de l’objectif à traiter, les techniques ostéopathiques utilisées au niveau du rachis stimulent, inhibent ou équilibrent ce système nerveux.

Action sur le système neurovégétatif par la colonne vertébrale
Figure 29 — Action sur le système neurovégétatif par la colonne vertébrale

Sur le nerf vague

Le nerf pneumogastrique ou nerf vague est souvent impliqué lors d’états nauséeux. Vous connaissez certainement le malaise vagal, eh bien c’est lui qui est en cause. Ce nerf chemine dans la région de l’estomac et du plexus solaire bien connu en énergétique chinoise (chakra du plexus solaire). Une tension sur cette zone crée une hypersécrétion de la paroi de l’estomac, provoquant spasmes et nausées.

Un simple contact sur cette région peut occasionner un malaise. Pour une fois, la cible est facilement repérable. Vous n’avez plus qu’à vous confier aux mains expertes de votre ostéopathe qui sauront libérer le nœud de vos misères.

Pour la petite histoire, sachez que nausées et vertiges sont appelés également : les signes sympathiques de la grossesse. Très sympathique !

Action sur la région du nerf vague
Figure 30 — Action sur la région du nerf vague
 

L’avis médical

Nausées et vertiges ne posent généralement pas de problème sérieux pour votre santé ni pour celle du fœtus. Toutefois un avis médical s’impose si les vertiges s’accompagnent des signes suivants :

Vos seins s’épanouissent

C’est le moment de changer de taille de soutien-gorge. Libérez votre poitrine qui doit pouvoir se déployer confortablement.

Souplesse et fermeté

La progestérone et les œstrogènes sont sécrétés dès le début de la grossesse. Ces hormones sont véhiculées par le sang. Elles favorisent œdème et rétention d’eau.

Les seins sont des glandes mobiles qui glissent sur la cage thoracique et sur les muscles pectoraux. Les fibres et les fascias qui entourent ces muscles assurent le soutien et modèlent le port de vos seins. À l’intérieur, les petits canaux qui vont bientôt participer à la collecte et à l’écoulement du lait, augmentent rapidement de volume. Ce gonflement étire anormalement les tissus des seins, particulièrement sensibles. Ils ont tendance à perdre leur élasticité et provoquer une congestion douloureuse. Il est donc important d’entretenir dès à présent une bonne souplesse.

Relax les seins !

Douche circulaire du sein

Une douche fraîche, non agressive, apaisera la congestion et vous apportera un réel soulagement. Faîtes couler l’eau de façon circulaire tout autour du mamelon pendant quelques minutes.

Douche circulaire du sein
Figure 31 — Douche circulaire du sein

Changez de look. La nuit, dormez avec un soutien-gorge confortable, sans armature.

Prenez-vous en main

Auto-massage des seins

Ce massage permet de relancer la circulation veineuse et lymphatique et de décongestionner le sein.

Auto-massage du sein
Figure 32 — Auto-massage du sein

Installez-vous : allongée sur le dos, la tête légèrement surélevée.

  1. Empaumez largement le sein dans vos deux mains à partir de sa base, contre les côtes ;
  2. Étirez délicatement le sein vers le haut comme si vous vouliez l’éloigner du thorax ;
  3. Effectuez une ou deux respirations profonde en maintenant la légère traction sur le sein vers le haut, toujours éloigné du thorax ;
  4. Ensuite relâchez le sein délicatement ;
  5. Après deux ou trois respirations, changez de côté, puis reposez-vous quelques minutes sur le dos.

Vos seins sont plus souples. Vous éprouvez une sensation d’apaisement. Cette mobilité retrouvée doit améliorer congestion et douleur.

Chez l’ostéopathe pour les seins douloureux

La production d’hormones est inéluctable à cette phase de la grossesse et il n’est bien sûr pas question de s’y opposer. Toutefois, votre ostéopathe peut aider la décongestion de vos seins.

Il n’est pas rare qu’une douleur thoracique articulaire accompagne les douleurs de la région du sein. L’origine se trouve au niveau d’une dysfonction d’un cartilage situé entre les côtes et le sternum en avant ou sur un étage vertébral en arrière. Ce problème peut passer inaperçu pendant des années et se révéler en cours de grossesse, lorsque la posture et les tensions se modifient.

Le·la praticien·ne recherchera si effectivement une côte ou une vertèbre perturbent la circulation veineuse ou lymphatique. Dans ce cas, par une manœuvre de correction adaptée, il·elle redonnera de la mobilité en supprimant l’origine de la congestion. Le réseau vasculaire des seins est étroitement lié au bon fonctionnement de tout leur environnement. La correction du blocage améliore le drainage du sein.

L’avis médical

Vous ressentez une zone anormalement dure et douloureuse sur le sein. Contactez votre médecin. Il recherchera un simple kyste, une infection ou un kyste de lait selon l’avancée de la grossesse.

Alerte, fatigue

Depuis quelques semaines, vous ressentez une grande fatigue, sans trop comprendre pourquoi. Ça ne vous ressemble pas. Ne cherchez plus, ce sont encore les hormones qui vous malmènent. Heureusement tout doit s’améliorer par la suite.

Cet état de fatigue ne doit pas être considéré comme une maladie, mais comme un signal que vous adresse votre corps pour vous prévenir que de nombreux changements sont en cours.

Vous n’êtes désormais plus seule à bord. Vous préparez votre bébé et cela consomme beaucoup d’énergie. Par la fatigue votre organisme actionne un clignotant. Il vous propose de ralentir.

Vous dormez mal, pourtant votre envie de dormir augmente. La progestérone indispensable à la protection de l’embryon, favorise la somnolence. Maintenant, vous devez adapter votre rythme de vie à ces nouveaux besoins en énergie. Sachez en tenir compte et organisez-vous pour prévoir de vrais moments de détente.

Au clignotant, ralentissez

Autour de la quatrième semaine les vaisseaux sanguins de l’embryon se connectent à votre propre système circulatoire. L’activité cardiaque s’accélère, le volume sanguin augmente pour assurer une bonne vascularisation du placenta. Pour se développer, votre futur bébé a besoin de plus en plus de sang et donc de fer. Ce qui vous paraissait facile il y a quelques semaines provoque maintenant un essoufflement.

À partir de la sixième semaine, l’embryon accélère sa croissance et commence à bouger. Mais vous ne le sentez pas encore. Votre taux d’hormone HCG, (Hormone Chorionique Gonadotrope), est au plus haut. La fatigue est là pour vous ralentir et vous donner de nouveaux repères. Soyez à l’écoute, n’allez pas à contre-courant. Respectez ces messages que votre corps vous adresse.

Allégez votre emploi du temps

Pour vous relaxer

Auto-massage de l’occiput

Face à l’insomnie, l’anxiété et le stress, cet exercice facile vous aidera à vous poser.

Auto-massage de l’occiput
Figure 33 — Auto-massage de l’occiput

Installez-vous : allongée confortablement sur le dos, les genoux pliés.

  1. Approchez vos deux mains et entrelacez vos doigts ;
  2. Mettez vos mains sous votre tête que vous posez confortablement dans leur paume ;
  3. Imaginez votre tête comme un ballon de mousse ;
  4. Inspirez puis soufflez profondément pendant que vos mains pressent délicatement mais fermement le ballon de mousse. Comptez 1 ;
  5. Retenez quelques secondes votre respiration pendant que vos mains relâchent lentement la compression. Comptez 2 ;
  6. Revenez ensuite à une respiration normale. Comptez 3 ;
  7. Recommencez tranquillement l’exercice pendant quelques minutes jusqu’au chiffre 40.

Durant l’exercice, oubliez tout ce qui vous entoure et concentrez-vous sur le défilement lent des chiffres. Entraînez-vous à décrisper les mâchoires, la langue dans la bouche et les yeux dans les orbites. Tout ce petit monde est bourré de nombreux muscles que vous ne soupçonnez pas mais qui eux aussi ont droit au repos.

Cet exercice n’est pas conseillé durant les dernières semaines de grossesse si vous n’êtes pas accompagnée par un·e professionnel·le. Mal effectué, il peut déclencher des contractions prématurées de l’utérus.

Détente globale

L’exercice suivant provoque une détente musculaire de tout le corps, défatigue le dos, dynamise la circulation veineuse et lymphatique dans les membres inférieurs. Plus globalement il agit sur le système parasympathique. 

Détente globale
Figure 34 — Détente globale

Installez-vous : allongée sur le dos, un coussin sous la nuque, les genoux pliés à angle droit, pieds posés sur une chaise.

  1. Attendez une à deux minutes que le dos se détende et repose lourdement sur le sol ;
  2. Inspirez profondément en gonflant le ventre et le thorax ;
  3. Expirez lentement en accompagnant délicatement le ventre vers la poitrine à l’aide des mains posées sur le bas-ventre ;
  4. Effectuez lentement de grands cercles avec les chevilles, les pieds restant sur la chaise ;
  5. Après quatre ou cinq respirations, fermez les yeux, respirez normalement en laissant la détente s’installer de la tête aux pieds. Prenez tout votre temps avant de vous lever très lentement.

Chez l’ostéopathe pour la fatigue

Les profondes modifications qui s’opèrent en vous peuvent engendrer des sortes de « coup de pompe ». Le système nerveux se met en mode parasympathique. Vos activités sont ralenties. Souvenez-vous du système neuro-hormonal. Nous avons vu que l’ostéopathie peut agir sur ce système nerveux autonome. Les zones sur lesquelles l’ostéopathe intervient dans ce cas se situent au niveau du crâne, du sacrum et de certaines régions de la colonne vertébrale. En agissant sur les voies neurovégétatives, le·la praticien·ne aide à récupérer plus rapidement de ces états de fatigue passagère.

Technique anti-fatigue
Figure 35 — Technique anti-fatigue
 

Le recours à un·e ostéopathe sera également bénéfique pour vous accompagner lors des états de stress ou de surmenage lorsque tout doit s’organiser rapidement autour de vous. La relaxation et la détente immédiate vous aideront à évacuer la fatigue et gérer vos nouveaux rythmes.

L’avis médical

Une importante fatigue installée ne récupérant pas avec le repos justifie un avis médical. La cause la plus fréquente est l’anémie. Elle survient généralement lorsque l’alimentation n’apporte pas suffisamment de fer à l’organisme. Cette carence doit être corrigée par un changement de vos habitudes alimentaires en privilégiant les aliments riches en fer et à une prise de compléments sous la surveillance de votre médecin.

Le deuxième trimestre, un nouveau profil

Du début de la 16ème semaine d’aménorrhée
jusqu’à la 28ème semaine d’aménorrhée révolue

Fœtus au début du deuxième trimestre
Figure 36 — Fœtus au début du deuxième trimestre

De face comme de profil votre silhouette se modifie. Le ventre s’arrondit et la balance le confirme. Finies les nausées, vous reprenez goût aux bonnes choses. Vos seins se préparent à l’allaitement. Vous vous sentez un peu plus lourde, votre démarche s’adapte progressivement à votre bassin et à son contenu. Vos hanches s’ouvrent davantage. La colonne lombaire se cambre un peu plus. Vous n’avez plus envie de grimper aux arbres et c’est tant mieux. Ne soyez pas surprise si cette nouvelle posture change vos repaires.

La révolution du bassin

Depuis quelques jours votre bassin ne se fait pas oublier. Souvent dans la journée, vous ressentez le besoin de vous poser.

L’utérus s’épanouit

Les pages précédentes vous ont montré que les os du bassin ne sont pas soudés entre eux. Un réseau de fascias et de puissants ligaments assurent leur maintien et leur cohésion. Très discrets jusqu’à présent, ils commencent à se manifester. Un petit déséquilibre, une raideur lombaire ancienne, suffisent maintenant pour augmenter la tension sur les ligaments. En effet, votre corps poursuit sa transformation pour héberger le fœtus dans les meilleures conditions. Le bassin devient l’épicentre de ce mini séisme.

Les ligaments ronds de l'utérus simplifiés, en cours de grossesse
Figure 37 — Les ligaments ronds de l'utérus simplifiés, en cours de grossesse

L’utérus prend de l’embonpoint et tire sur ses ligaments, comme le ballon d’une montgolfière entraîne la nacelle dans son ascension. Si d’aventure une sangle est mal attachée, l’habitacle s’incline et les passagers se cramponnent. Remplacez le ballon par l’utérus, la nacelle par le bassin, les sangles par les ligaments et les fascias, et tout s’éclaircit. L’utérus doit assurer le confort et la sécurité de son passager par des attaches bien ajustées. Contrairement aux sangles de la montgolfière, les ligaments de l’utérus qui restent solidement attachés au os du bassin, n’ont pas d’autre choix que de s’allonger. La position de l’utérus dépend donc de l’élasticité de ses fixations.

Des tensions peuvent provoquer des douleurs aiguës dans la région de l’aine, au niveau des attaches. Heureusement la position assise ou allongée réduit le spasme et calme la douleur. Si toutefois le repos ne vous apaise pas, le tiraillement peut se répercuter sur l’ensemble de l’utérus et déclencher des contractions prématurées. Avant d’en arriver à ce stade contactez votre ostéopathe si vous ne parvenez pas à vous soulager.

Intimités et autres attentions

Câlins coquins

Le fœtus est toujours bien en place. La crainte d’une fausse-couche s’éloigne. Votre activité sexuelle n’a aucune raison de changer. Il n’y a pas de risque pour votre futur bébé, sous trois conditions :

Ménagez dos et bassin

Devant l’ordinateur
Figure 38 — Devant l’ordinateur

Feu vert pour le bassin

N’oubliez pas le périnée

Le fœtus est maintenant bien accroché, et vous pouvez vous intéresser concrètement au tonus et à la souplesse du périnée. Souvenez-vous des exercices décrits dans le cadre de la découverte de votre périnée. Il s’agit de ceux que vous avez déjà pratiqués avant votre grossesse (cf. Bientôt enceinte).

Pour préparer le bassin

Les changements de votre posture vont entraîner une nouvelle répartition du poids. L’utérus vous pousse en avant. Épaules, nuque, thorax, bassin, sont sollicités différemment. Les muscles réagissent comme ils peuvent. Ils se crispent. Les articulations du bassin ne doivent pourtant pas perdre de leur souplesse jusqu’à la fin du troisième trimestre.

En pratiquant cet exercice vous agissez essentiellement sur :

Assouplir bassin et hanches
Figure 39 — Assouplir bassin et hanches

Installez-vous : allongée sur le dos, un petit coussin sous la tête, genoux pliés, talons près des fesses.

  1. Écartez lentement les genoux de chaque côté, les plantes des pieds viennent face à face. Les lombaires ne doivent pas cambrer ;
  2. Respirez amplement ;
  3. Relâchez les muscles des hanches, des fesses et du périnée ;
  4. Les genoux droit et gauche sont à la même distance du sol ;
  5. Détendez les muscles peu à peu ;
  6. Conservez cette position quelques minutes ;
  7. Ensuite allongez lentement les jambes, en gardant le plus longtemps possible les talons en contact et les lombaires contre le sol, sans cambrer ;
  8. À la fin de l’exercice, soufflez profondément en étirant les mollets, genoux tendus, tout en plaquant les lombaires au sol.

Recommencez l’exercice plusieurs fois, puis avant de vous lever, amenez les genoux vers la poitrine à l’aide de vos mains. Maintenez la position au moins une minute pour détendre les lombaires.

Tonifier n’est pas muscler

Qui n’a pas essayé au moins une fois de s’attaquer avec détermination aux mythiques « abdos » ? Vous connaissez certainement une multitude de mouvements pour renforcer ces fameux muscles : ciseaux, pédalages, cercles, etc. Le choix est vaste.

Même si vous êtes une inconditionnelle du « body sculpt » ce n’est pas le moment de vous muscler à outrance. Il ne s’agit plus de perdre des calories ou de gagner en puissance, mais simplement d’entretenir un bon tonus sans vous malmener.

Optez pour des exercices agréables, que vous ressentez bien et faciles à mémoriser.

Tonifier les muscles abdominaux
Figure 40 — Tonifier les muscles abdominaux

Installez-vous : allongée sur le dos, un petit coussin sous la tête, les genoux pliés à angle droit, pieds posés sur l’assise d’une chaise. La colonne vertébrale repose sur le sol.

  1. Respirez profondément et lentement ;
  2. Soufflez et levez les pieds à la verticale sans cambrer ;
  3. À partir de cette position, restez immobile ou choisissez le mouvement qui vous convient le mieux : cercles de chevilles, écartez et ramenez les genoux, basculez les membres inférieurs de droite à gauche, etc.
  4. À l’aide de la main, assurez-vous que le dos reste en contact avec le sol. (variante : placez un petit coussin entre vos genoux et maintenez-le) ;
  5. Continuez, sans bloquer la respiration ;
  6. En fin d’exercice posez délicatement les pieds sur la chaise et prenez le temps de détendre le dos ;
  7. Terminez en amenant les genoux vers la poitrine à l’aide de vos mains pour détendre la colonne lombaire.

Attention, cet exercice est déconseillé en cas de douleur d’estomac, car il peut favoriser un reflux gastro-œsophagien (RGO).

Pour ouvrir les épaules

Vos seins s’alourdissent et les épaules tendent à s’enrouler vers l’avant. Le dos s’arrondit et met en tension les muscles des omoplates. Vous pouvez ressentir une gêne puis une douleur dorsale au niveau de l’attache du soutien-gorge, (cinquième vertèbre thoracique - T5). Il suffit de travailler l’ouverture des épaules pour détendre cet énorme élastique dans le haut du dos qui vous incommode depuis des semaines.

Les deux exercices suivants étirent les muscles pectoraux qui soutiennent vos seins tout en assouplissant le haut de la colonne vertébrale.

Le relaxant :

Ouvrir les épaules, allongée
Figure 41 — Ouvrir les épaules, allongée

Installez-vous : allongée sur le côté gauche. Un petit coussin sous la tête. Jambe gauche tendue, genou droit plié, posé sur le sol. Main gauche posée sur le genou droit. Main droite posée sur le sol du côté droit dans le prolongement de l’épaule droite.

  1. Assurez-vous que l’omoplate droite, le coude et le dos de la main droite soient bien en contact avec le sol ;
  2. Inspirez profondément et en écartant les côtes vers le plafond et en ouvrant au maximum l’épaule ;
  3. Soufflez profondément en descendant les côtes tout en maintenant l’épaule ouverte et en allongeant au maximum le bras, jusqu’à ressentir l’étirement du bout des doigts ;
  4. Recommencez plusieurs fois ;
  5. Revenez lentement pour vous allonger sur le dos. Avant de vous lever, amenez les genoux vers la poitrine à l’aide de vos mains. Maintenez la position au moins une minute pour détendre les lombaires. N’oubliez pas l’autre côté.

Le plus tonique :

Ouvrir les épaules, debout
Figure 42 — Ouvrir les épaules, debout

Installez-vous : debout face au mur. Les membres inférieurs en fente (un pied en avant, un pied en arrière). Posez les deux mains sur le mur à la hauteur des épaules, coudes tendus. L’ensemble du corps est incliné vers l’avant mais doit rester aligné (ne pas cambrer, ni reculer les fesses).

  1. Rapprochez la poitrine du mur en fléchissant les coudes jusqu’à ressentir un étirement en avant des épaules ;
  2. Inspirez et ouvrez le haut de la cage thoracique en étirant davantage les muscles pectoraux ;
  3. Soufflez profondément, serrez les omoplates en contractant les muscles du haut du dos. La poitrine se rapproche encore un peu plus du mur ;
  4. Pendant tout l’exercice étirez la colonne vertébrale en conservant l’alignement du corps ;
  5. Recommencez plusieurs fois, lentement, en vous assurant que la position des épaules soit identique des deux côtés. Une asymétrie peut créer une torsion au niveau de la colonne vertébrale.

Chez l’ostéopathe pour les douleurs de bassin

Le bilan

Si vous ne l’avez pas encore fait, il n’est pas trop tard pour effectuer un premier bilan auprès de votre ostéo. Il·elle vérifie l’état du bassin en prévision des mois à venir et de l’accouchement. L’examen concerne les articulations sacro-iliaques, la charnière lombo-sacrée et les articulations des hanches. Dès à présent elles doivent être souples et prêtes pour les mouvements de contre-nutation et de nutation du bassin indispensables à une naissance réussie.

Maintenant, le fond de l’utérus (l’extrémité), se situe plus haut dans l’abdomen et se perçoit plus facilement. Des manœuvres douces et adaptées vont l’aider, si nécessaire, à trouver sa place parmi les organes qui l’entourent.

Le traitement

Le traitement qui fait suite au bilan s’adressera à votre corps tout entier. Par exemple, une douleur de pied au cinquième mois de grossesse peut être le reflet d’un problème de bassin, que vous traînez depuis un lointain lumbago presque oublié. Dans un autre domaine, une rigidité du sacrum et des lombaires, provoque quelquefois des spasmes de l’utérus et un état migraineux associé à des tensions cervicales et des torticolis chroniques. Le coupable n’est pas toujours celui qu’on croit.

Autant d’indices que votre ostéopathe sera en mesure d’élucider.

L’avis médical

Les douleurs de bassin sont souvent bénignes mais quelquefois très invalidantes. Plutôt qu’une auto-médication aléatoire, consultez votre médecin qui cherchera à éliminer d’autres pathologies ou des carences en vitamines et minéraux. Enfin, l’acupuncture, en complément à l’ostéopathie et à la médecine conventionnelle, vous aidera également à passer le cap douloureux.

Le mal au dos, une sérieuse banalité

Le sujet est si vaste qu’il n’est pas possible d’établir l’inventaire de toutes les pathologies du dos en quelques lignes. Il mérite toutefois qu’on s’y attarde un peu.

Plein le dos ! OK, mais plein de quoi ? Plein du boulot, du stress, du chef, de la voiture, du métro, du conjoint ou des chutes en ski, en roller, etc. Plein de tout ! Le dos est un véritable fourre-tout et désolé pour l’image, souvent une poubelle.

De la lombalgie au lumbago

Enceinte, le dos et le bassin tendent à perdre en mobilité, le ventre pousse vers l’avant et augmente la cambrure. C’est inévitable. Les vertèbres lombaires sont en surcharge.

Les clignotants passent à l’orange : l’inconfort et les courbatures font place à la douleur. Il s’agit souvent d’une lombalgie bénigne mais pouvant évoluer vers un lumbago, une sciatalgie, une lombosciatique ou une cruralgie.

Apparaît alors une douleur en barre dans le bas du dos, accentuée par le mouvement et accompagnée de fortes contractures musculaires. Dans le cas d’un pincement du disque intervertébral, elle peut déséquilibrer le bassin qui dévie sur un côté. Vous vous sentez tordue. Confirmation devant la glace, mais impossible de vous redresser. La lombalgie devient une affaire de posture. Généralement la position allongée et la chaleur vous soulagent.

Quand les organes s’en mêlent

Un examen attentif révèle souvent des tensions internes. Les nombreux organes de l’abdomen sont en effet reliés entre eux, plaqués contre la colonne lombaire par l’intermédiaire des fascias appelés dans cette région le péritoine. Cette puissante membrane transmet aux vertèbres lombaires des conflits d’organes tiraillés, repoussés, écrasés par l’invasion de l’utérus. La lombalgie devient alors une affaire de viscères.

La colonne lombaire est la zone la plus mobile du rachis. Cette souplesse lui permet de s’adapter facilement par rapport à l’utérus qui la tire en avant et au poids du corps qui la comprime, mais jusqu’à une certaine limite.

Devant ces nombreux responsables agissant en bande organisée, votre ostéopathe saura repérer les indices et identifier les coupables. Il a les moyens de les débusquer et très souvent de les mettre hors d’état de nuire.

Les clignotants passent au rouge : souvenez-vous du cas de Sarah, en introduction de ce livre. C’est le blocage, aigu, invalidant. La toux, l’éternuement accentuent les douleurs. Comble de l’élégance, pour échapper à la souffrance, pas d’autre solution que de se déplacer à quatre pattes ou en crabe. Les toilettes, une horreur ! S’asseoir sur la cuvette devient un véritable exploit. Heureusement, dans la très grande majorité des cas, la gravité n’est pas proportionnelle à la douleur. La situation ne peut que s’améliorer. Aidée par un traitement adapté et avec un peu de patience, dans quelques jours tout sera rentré dans l’ordre.

À la recherche des coupables

La faute à l’utérus

En ce milieu de deuxième trimestre, le petit nid du début se transforme en loft plus spacieux. Le locataire grandit. L’utérus en fait autant et en prenant du volume tire sur ses attaches. Vous savez que certains ligaments de l’utérus sont reliés au sacrum. Avec un peu de chance, les attaches sont souples et tout se passe bien. Quelquefois, les ligaments sont trop tendus et ça tombe sur vous. Le sacrum se bloque en avant dans une douleur aiguë. Retour à la case lumbago. Vous avez le numéro de téléphone de votre ostéopathe sur vous. L’appel d’urgence s’impose.

La faute au colon

Le coupable n’est pas toujours facile à démasquer. L’exemple de la cœlioscopie en est très révélateur : il existe un phénomène bien connu des chirurgiens qui pratiquent les cœlioscopies gynécologiques. Il s’agit d’une douleur d’épaule secondaire à cet examen.

Comment est-ce possible ?
Pour repérer les organes du petit bassin, le chirurgien injecte du gaz dans l’abdomen. Le gaz s’élève peu à peu comme une grosse bulle. Au passage, il comprime le diaphragme et son nerf qui transmet la douleur lors de son trajet au niveau des épaules. Les examens d’épaule ne détecteront aucune anomalie. Malgré votre plainte : « Vos épaules vont bien ! » vous dit-on. Cherchez le coupable : le fameux gaz et l’abdomen dilaté. Une fois le gaz évacué, la douleur d’épaule disparaît par enchantement.

Si vous aviez encore des doutes sur la relation entre les organes et les douleurs articulaires, parlez-en à votre chirurgien-gonfleur.

Revenons à la grossesse : votre intestin vous joue des tours en libérant des gaz, des vrais, bien à vous (cette fois le chirurgien n’y est pour rien). Pour éviter ces désagréments qui peuvent gâcher une soirée au restaurant, une seule solution, dégrafer la ceinture et aller prendre l’air (sans jeu de mots). Ce trop plein de gaz provient encore de la progestérone qui perturbe le transit. Si vous avez saisi l’énigme de la cœlioscopie, vous comprendrez facilement pourquoi le dos peut devenir subitement douloureux. Dans ce cas la douleur se situe vers les omoplates, mais le véritable coupable se trouve au niveau du colon.

Tant que l’intestin n’aura pas retrouvé une certaine sérénité, inutile de vous acharner sur les vertèbres. Il est temps de faire de votre ostéopathe un·e allié·e. Vous savez maintenant pourquoi il·elle s’intéressera tout particulièrement à l’état de votre colon (et à vos gaz).

La faute aux pieds

Il n’est pas rare que le mal au dos durant la grossesse soit la conséquence d’un problème plus ancien qui se réveille maintenant. Le corps ne pouvant plus compenser, les tensions liées aux changements vous alertent, les douleurs apparaissent.

La manière dont vos pieds se posent sur le sol influence directement la position du bassin, la souplesse de la marche. Plats ou creux, souples ou en béton, ils agissent différemment sur la cambrure, l’amorti des disques lombaires et même sur la circulation veineuse.

La faute au coccyx

Le petit coccyx mérite une grande attention chez la femme enceinte. Souvent oublié, il contribue à part entière à la lombalgie chronique. La rigidité de l’articulation sacro-coccygienne doit être décelée et traitée si possible de façon préventive avant la grossesse.

Ce tout petit os au bout du sacrum, peut être comparé à un gouvernail dont la barque serait le bassin. Gouvernail et barque sont dépendants et solidaires. Lorsqu’il se bloque, il dévie la barque de sa trajectoire. Il en est de même pour le coccyx. Sa raideur (après une ancienne chute sur les fesses par exemple), entraîne un déséquilibre du bassin et des tensions du périnée. Nous verrons lors de l’accouchement comment cet os est repoussé énergiquement vers l’arrière par la tête du bébé, bien déterminé à sortir.

La faute aux articulations sacro-iliaques

Un carrefour stratégique : qu’elles proviennent des pieds ou du dos, du haut ou du bas, la plupart des forces qui soutiennent le corps passent par les articulations sacro-iliaques, le reste, par la symphyse pubienne. Elles participent également aux adaptations du bassin. Au cours de ce deuxième trimestre, ces articulations un peu particulières, subissent d’importantes contraintes. Les ligaments tendus deviennent douloureux. Plus tard, au moment d’accoucher, ce sont les articulations sacro-iliaques qui impulsent les mouvements d’ouverture du bassin pour accompagner la descente de bébé.

Les lignes de forces passent par le bassin
Figure 43 — Les lignes de forces passent par le bassin

Votre corps vous dit…

Apprenez à écouter et comprendre votre corps, à repérer ses signes d’alerte. Lombalgie signifie tout simplement « douleur lombaire » ce qui ne nous avance pas beaucoup ! Autant de maux de dos, autant d’origines de la douleur. Connaître la cause constitue un premier pas vers sa disparition.

Respectez ce que votre corps vous réclame : repos ou mouvement, chaleur ou froid, sécheresse ou humidité, etc. Il s’agit le plus souvent de simple bon sens.

Généralement, les contractures musculaires s’apaisent assez facilement sous l’effet de la chaleur. C’est le moment de dénicher une bouillotte dans votre pharmacie et de vous lover bien au chaud au fond de votre couette. Sinon, une serviette roulée chaude et humide fera l’affaire.

Ces plages de repos et de détente valent tous les décontractants du commerce. Repos ne signifie pas inactivité. Une balade dans le quartier, agrémentée de quelques mouvements compléteront progressivement votre convalescence.

Dans d’autres cas, l’application de froid apaisera le conflit surtout dans un contexte inflammatoire. Une compresse de glace sur une tendinite par exemple, procurera un soulagement tout en réduisant l’inflammation.

Au quotidien, portez une ceinture de grossesse. Certains modèles particulièrement bien adaptés à votre morphologie, maintiennent efficacement le bassin en vous procurant un réel confort. Votre sage-femme ou votre ostéopathe vous conseilleront dans le choix et dans la manière de l’ajuster.

Oubliez les chaussures à talons trop hauts qui, en augmentant la cambrure, fragilisent le périnée. Quelquefois un léger talon sera mieux toléré que l’absence totale de talon.

Ce n’est pas le moment d’aider votre meilleure amie à déménager. Lors de l’effort, la pression abdominale se répercute directement sur les disques de la colonne lombaire et sur les muscles du périnée. Ils n’ont pas vraiment besoin de ça.

Soulevez les objets avec précaution en écartant les pieds, les genoux légèrement pliés. Contractez les muscles du périnée et verrouillez le bassin. Évitez de bloquer la respiration ainsi que les torsions du dos. Habituez-vous dès à présent à ce stratagème qui vous sera d’un grand secours particulièrement dans quelques mois.

Prenez le temps de vous reposer en vous allongeant sur le côté qui vous paraît le plus confortable. Généralement il s’agit du côté gauche pour des raisons circulatoires (souvenez-vous de la veine cave). Un gros coussin calé entre les genoux pliés soulagera les articulations de la colonne lombaires et du bassin.

Se lever sans effort
Figure 44 — Se lever sans effort

De la position allongée, levez-vous prudemment en roulant sur le côté, sans effort, en protégeant le dos. Lorsque la douleur commence à se faire oublier, bougez avec modération, marchez en évitant de courir. L’immobilisation complète plusieurs jours au fond du lit est rarement la meilleure solution.

Le bassin en mouvement

Les articulations voisines du bassin se situent au niveau de la région lombaire (charnière lombo-sacrée, L5-S1) et des hanches (coxo-fémorales).

C’est au cours de ce deuxième trimestre que la lordose lombaire augmente. Dans les environs, le nerf sciatique risque la compression. Les articulations de hanches essaient de compenser en effectuant une rotation vers l’extérieur. Lors de la marche rapide, ce discret dandinement, les pieds un peu écartés vous donnent une allure de… femme enceinte. Quoi de plus normal !

Les exercices suivants préparent le bassin aux mouvements d’antéversion et de rétroversion. Vous les travaillerez certainement avec votre sage-femme en prévision de l’accouchement.

Antéversion et rétroversion de bassin
Figure 45 — Antéversion et rétroversion de bassin

L’antéversion du bassin (profil gauche)

Installez-vous : debout, les pieds légèrement écartés, bien encrés dans le sol, dos droit, bras le long du corps, jambes tendues.

  1. Effectuez lentement une légère cambrure à partir du bas de la colonne lombaire ;
  2. Ressentez le mouvement du bassin qui bascule vers l’avant. Percevez mieux sa position en posant vos mains sur les crêtes iliaques de chaque côté ;
  3. Laissez lentement le bassin et les lombaires revenir à leur position de départ.

La rétroversion du bassin (profil droit)

Installez-vous : position identique à celle de l’antéversion.

  1. Arrondissez lentement la colonne lombaire vers l’arrière comme pour effacer la cambrure ;
  2. Ressentez le mouvement du bassin qui bascule vers l’arrière. Percevez mieux sa position en posant vos mains sur les crêtes iliaques de chaque côté ;
  3. Laissez le bassin et les lombaires revenir peu à peu à leur position de départ.

Pour terminer, effectuez lentement et sans douleur des mouvements d’antéversion et de rétroversion en appréciant l’amplitude à l’aide de vos mains toujours posées sur les crêtes iliaques. Durant l’exercice surveillez que les genoux restent tendus, sans plier.

La charnière lombo-sacrée

Cet exercice passe-partout mais très efficace agit particulièrement sur la jonction entre la dernière vertèbre lombaire et le sacrum (L5-S1), à proximité du passage du nerf sciatique.

Assouplir la région lombo-sacrée
Figure 46 — Assouplir la région lombo-sacrée

Installez-vous : à quatre pattes, les genoux écartés de la largeur du bassin et les mains de celle des épaules, coudes tendus.

  1. Les mains restent à leur place sur le sol, pendant que les fesses descendent pour se poser sur les talons. Elles resteront toujours en contact sans se soulever ;
  2. Inspirez profondément puis soufflez en faisant glisser les mains sur le sol pour les étirer au maximum vers l’avant ;
  3. En fin d’étirement, soufflez au maximum jusqu’à ressentir l’attache des muscles sur les côtes ;
  4. Recommencez plusieurs fois l’exercice puis reposez-vous deux minutes, détendue, dans cette position avant de vous relever.

Les articulations sacro-iliaques

L’exercice suivant équilibre le bassin au niveau des hanches et libère les articulations sacro-iliaques en étirant le muscle piriforme (et beaucoup d’autres). La stabilité du bassin garantit plus de confort dans ses mouvements et facilite le travail lors de l’accouchement.

Étirement du muscle piriforme
Figure 47 — Étirement du muscle piriforme

Installez-vous : allongez-vous sur le côté gauche, jambe gauche étendue dans le prolongement du corps, jambe droite tendue devant vous, le pied droit repose sur le sol au niveau du bassin. La main gauche passe sous la cuisse pour la contrôler.

  1. Le bras droit tendu se pose sur le sol côté droit, la tête est légèrement tournée vers la droite ;
  2. Essayez de soulever la jambe droite quelques secondes pendant que la main droite l’en empêche. Relâchez puis ressentez l’étirement au niveau du bassin.

Après quelques séries, changez de côté. Peut-être constaterez-vous une différence entre le droit et le gauche. Cet exercice sera alors particulièrement utile. L’alternance contraction / relâchement agit sur le muscle piriforme souvent plus tendu ou rétracté d’un côté.

La colonne cervicale

Aux deux extrémités de la colonne vertébrale se situent le sacrum avec les articulations sacro-iliaques, que nous venons de travailler et l’occiput avec le rachis cervical, que nous allons voir. Ces deux régions sont naturellement concaves (cambrées) et inter-dépendantes. Souvenez-vous de la corde (méninge) qui relie l’occiput au sacrum (cf. Les techniques crâniennes).

Installez-vous : allongée sur le dos, genoux pliés, dos détendu.

  1. Posez les doigts de vos deux mains de chaque côté de votre nuque juste sous le crâne ;
  2. Massez ces zones en effectuant des petits cercles de la superficie vers la profondeur du cou ;
  3. Effectuez des petits « oui » et « non » avec la tête ;
  4. Accompagnez les « oui » par des mouvements d’yeux de haut en bas, et les « non » de droite à gauche ;
  5. Continuez le massage en pénétrant un peu plus profondément dans les muscles. Ces manœuvres doivent rester agréables, sans déclencher ni vertiges ni nausées ;
  6. De la même manière, descendez peu à peu tout le long de la colonne cervicale ;
  7. Baillez sans modération et ouvrant grand la bouche pour relâcher les muscles des mâchoires. Bougez la mandibule dans toutes les directions ;
  8. En fin d’exercice, la tête posée sur un coussin, prenez quelques minutes pour apprécier la détente de la zone massée ;
  9. Concentrez-vous également sur la mâchoire et sur les yeux qui travaillent main dans la main avec les muscles des cervicales.

Les yeux

La fatigue, la mauvaise posture et le stress contractent excessivement les muscles des yeux. Sans vous en rendre compte, ils agissent dans le prolongement des muscles du cou en participant aux mouvements de la tête.

Si vous avez un doute, livrez-vous à l’expérience suivante : tournez rapidement la tête vers la droite tout en regardant en même temps vers la gauche. Ensuite tournez rapidement la tête vers la droite tout en regardant vers la droite. Facile, pas facile ? Vous venez de constater que le regard est programmé pour accompagner la rotation de tête du même côté. La crispation des yeux se répercute sur les muscles du cou et inversement.

L’ensemble de la colonne vertébrale

La colonne, c’est l’axe central, le mât du navire, le chef d’orchestre de la posture.

Assouplir la colonne vertébrale
Figure 48 — Assouplir la colonne vertébrale

Installez-vous : assise à califourchon sur une chaise, les bras croisés sur le dossier, les pieds bien à plat, le front posé sur les avant-bras.

  1. Soufflez en relâchant peu à peu le dos jusqu’à ce qu’il s’arrondisse, du cou jusqu’au bassin ;
  2. Le bassin roule vers l’arrière sur les ischions ;
  3. Inspirez profondément en écartant les côtes, les lombaires reculent ;
  4. Soufflez à nouveau en redressant l’ensemble de la colonne vertébrale comme pour l’étirer vers le plafond, à partir du sommet du crâne ;
  5. Ressentez les courbures de la colonne qui se redresse et le bassin qui roule maintenant vers l’avant sur les ischions ;
  6. Effectuez plusieurs fois ce va-et-vient en visualisant la colonne vertébrale qui ondule comme une vague, du crâne jusqu’au sacrum ;
  7. Arrêtez-vous ensuite dans une position intermédiaire confortable et imaginez toutes vos vertèbres empilées en équilibre. Les muscles sont détendus ;
  8. Les fois suivantes, essayez d’aller un peu plus loin dans la rondeur de l’ensemble du dos puis dans son redressement ;
  9. Après quelques minutes, levez-vous et marchez.

La bascule du bassin

Cet exercice permet d’assouplir la colonne lombaire en y associant la mobilité du bassin et la détente du périnée. Il n’est pas trop tôt pour penser à l’accouchement.

La bascule du bassin
Figure 49 — La bascule du bassin

Installez-vous : allongée sur le dos, bras le long du corps, un petit coussin sous la nuque et sous les genoux.

  1. Inspirez lentement en amenant au maximum la pointe des pieds vers le mur, devant vous. Tournez les genoux vers l’extérieur ;
  2. Le bassin roule vers l’avant et les lombaires se creusent. C’est l’antéversion du bassin ;
  3. Soufflez lentement en amenant au maximum la pointe des pieds vers les genoux en étirant les mollets. Tournez les genoux vers l’intérieur ;
  4. Le bassin roule vers l’arrière et les lombaires se rapprochent du sol. C’est la rétroversion du bassin ;
  5. À chaque inspiration, imaginez une colonne d’air qui pénètre dans le bassin jusqu’au plus profond du périnée qui se relâche. Percevez cette détente ;
  6. Avant de vous lever, amenez les genoux vers la poitrine. Si le ventre le permet, les mains tiennent les genoux. Maintenez la position au moins une minute afin de détendre les lombaires.

Chez l’ostéopathe pour le mal au dos

La colonne thoracique

Elle se situe à l’arrière de la cage thoracique dans la région du dos, vers les omoplates. Cette zone par nature rigide, n’est pas appelée « cage » par hasard. Les vertèbres thoraciques et les côtes qui s’y attachent ne permettent pas d’accomplir de grands mouvements, mais protègent le cœur et les poumons des traumatismes extérieurs. C’est l’endroit le moins mobile du rachis.

Une réaction en chaîne

Le centre de gravité se déplace peu à peu vers l’avant. Vous pouvez ressentir alors une étrange sensation de déséquilibre. Pour éviter la chute, le haut du corps réagit en se contactant. En contrepartie, cette posture favorise la compression des côtes, ainsi qu’une gêne de la respiration. Incommodé, le diaphragme appelle en renfort d’autres muscles qui se spasment à leur tour.

Vous compensez par de grandes inspirations en haussant les épaules. Les muscles du cou, en tension, se contractent et tirent sur les cervicales. La courbure s’inverse. Les ligaments du cou sous tension, deviennent douloureux. Le massage des trapèzes et des épaules procure une grande détente pendant que votre respiration s’apaise.

L’estomac entre en piste

La zone de tension maxima se situe autour de la cinquième vertèbre thoracique (T5 pour les pros). Pas de chance, c’est là que se trouve le point réflexe correspondant à l’estomac. (souvenez-vous de la relation entre une vertèbre et un organe). Entre la vertèbre et l’estomac, il n’y a qu’un fil.

Maintenant tout s’explique : cette douleur au niveau de l’attache du soutien-gorge ne peut pas disparaître totalement si on oublie de s’occuper de l’estomac. Il n’est pas particulièrement malade et votre médecin ne lui trouvera rien d’anormal. Il est simplement comprimé par l’utérus, toujours plus envahissant.
La boucle est bouclée… Organe -> vertèbre, vertèbre -> organe. Mais rien n’est irréversible. Je vous laisse deviner la suite, jusqu’à ce qu’une main bienfaisante mette fin à ce cercle vicieux.

L’avis médical

Le mal de dos que vous décrivez à votre médecin entre le plus souvent dans le cadre des petits aléas de la grossesse. Ce qui peut ressembler à une médecine de confort doit pourtant retenir son attention si d’autres signes y sont associés. Vous êtes la mieux placée pour alerter votre entourage soignant et votre parole doit être prise en compte. La douleur n’est jamais banale. Même si le mal au dos est rarement très grave, il ne faut en aucun cas le négliger.

Sciatique et cruralgie à tous les étages

Vous vous alourdissez. La cambrure lombaire se creuse pour compenser la poussée du ventre en avant. Ce changement de posture se répercute de la tête aux pieds.

La posture se modifie
Figure 50 — La posture se modifie

Les hormones rendent vos organes plus élastiques, ce qui permet la croissance de l’utérus. Revers de la médaille, les ligaments du bassin et de la colonne vertébrale suivent eux aussi la tendance, et perdent de leur efficacité. Les muscles leur viennent en aide en se contractant davantage. Des tensions s’installent. Le dos se fatigue plus vite, devient douloureux, vous ne pouvez pas l’oublier.

Les nerfs dans tous leurs états

Les disques intervertébraux, véritables amortisseurs situés entre les vertèbres, sont comprimés par le poids et la cambrure. Lors d’une névralgie du nerf sciatique le pincement se situe au niveau des dernières vertèbres lombaires (L4, L5, S1). Si la compression a lieu au niveau des premières vertèbres lombaires le nerf en souffrance se nomme nerf crural, et sa douleur la cruralgie. Sciatique et cruralgie sont des pathologies assez courantes en cours de grossesse.

La sciatique

Appelée également sciatalgie, elle se manifeste par une douleur sur le trajet du nerf pouvant irradier de la fesse jusqu’aux orteils en passant par le mollet. Aggravée par la toux, elle s’accompagne quelquefois de fourmillements mais n’atteint qu’un seul côté à la fois. Le scanner ou l’IRM peut signaler une compression ou une hernie du disque entre les vertèbres, et dans certains cas rien du tout. Non pas que vous n’ayiez rien, mais plutôt qu’on ne voit rien, ce qui vous en conviendrez n’est pas exactement la même chose. Il faut donc chercher ailleurs.

Quelquefois, le nerf, bien que douloureux, n’est pas vraiment comprimé au niveau de la colonne. Il est plutôt irrité par un gros muscle du bassin (le piriforme), qui passe tout près de lui et dont vous avez fait connaissance lors d’exercices précédents (cf. Étirement du muscle piriforme). Ce muscle, très sollicité, se spasme pour réagir à la mauvaise position des lombaires, du bassin, du sacrum ou des hanches. Dans ce cas, le scanner ou l’IRM ne montrent ni compression ni hernie. On parle alors de fausse sciatique, (mais vraie douleur).

La cruralgie

Le nerf crural, vous connaissez ? Ce nerf sort au niveau des premières vertèbres lombaires, dans la partie haute de la cambrure (L1, L2, L3). Son pincement entraîne une douleur diffusant des lombaires vers la région de l’aine puis sur le devant de la cuisse, le genou et l’intérieur de la jambe. Votre ostéopathe saura faire la différence entre une véritable douleur de genou et une souffrance du nerf crural.

L’irritation du nerf crural n’est pas seulement liée au poids du corps mais plutôt à la raideur du dos, plus précisément du milieu du dos. La situation du nerf en haut de la cambrure le rend vulnérable lorsqu’une tension s’installe entre les dernières vertèbres thoraciques et les premières lombaires. L’essentiel du traitement consiste alors à harmoniser la charnière thoraco-lombaire. Comme toute charnière, elle a besoin d’un minimum d’entretien.

Prévenez le mal de dos

Reportez-vous aux exercices des chapitres précédents préconisés pour le mal de dos. Ils sont tout à fait indiqués dès l’apparition des premiers symptômes de névralgie. Si malgré tout les douleurs persistent, un état inflammatoire peut s’installer.

Chez l’ostéopathe pour une sciatique

Vous souffrez d’une irritation du nerf entretenue par une inflammation locale. Dans votre état, la prise de médicaments n’est pas la meilleure solution pour le fœtus et doit être réservée aux situations rebelles.

Le traitement ostéopathique s’effectue en plusieurs étapes. Le premier temps consiste à supprimer les tensions qui verrouillent la zone douloureuse par des manœuvres relaxantes et apaisantes. Le confort et la non-douleur sera la priorité de cette consultation. L’ostéopathe recherchera l’origine de ces troubles. Le conflit peut provenir de la colonne vertébrale, de muscles et ligaments du bassin ou de tout autre cause éloignée. C’est grâce à un examen des pieds à la tête et à des tests spécifiques, que votre praticien·ne localisera l’origine du problème et adaptera son traitement. 

Une fois le coupable repéré, il redonnera souplesse, mobilité et équilibre aux régions en souffrance par des manœuvres douces, respectueuses de votre état et de l’avancée de la grossesse.

Durant cette étape, d’anciennes douleurs un peu oubliées peuvent ressurgir comme lors d’une remontée dans le temps. Il appartient donc à votre ostéopathe de s’occuper de ces régions encore perturbées.

L’avis médical

La lombalgie et la douleur du nerf sciatique ne présentent pas un danger particulier pour l’évolution de la grossesse. Toutefois un signe doit attirer toute votre attention : si lorsque vous essayez de marcher sur les talons, les orteils d’un pied ne peuvent pas se relever alors que l’autre côté ne présente aucune difficulté, consultez sans tarder votre médecin ou votre neurologue. Vous débutez probablement une sciatique paralysante. À confirmer et traiter rapidement.

L’avis de votre médecin ou de votre sage-femme s’impose également si la douleur s’accompagne de contractions de l’utérus. Attention à la menace accouchement prématuré (MAP). Heureusement peu fréquente, cette éventualité ne doit pas être négligée. Il en sera de même si la douleur est majorée lors de rapports sexuels.

Une fuite dans l’œsophage : le reflux gastro-œsophagien

La digestion devient plus laborieuse, le moindre aliment provoque des remontées acides et quelquefois des brûlures accompagnées d’irritation de la gorge, de toux ou de nausées.

Une histoire de clapet

Le diaphragme est percé de plusieurs orifices. L’œsophage semblable à un tuyau, traverse une de ces ouvertures. Son extrémité se termine dans l’estomac.

Sous l’effet de la progestérone et de la relaxine, les parois de l’estomac deviennent moins toniques. Le petit muscle qui empêche la remontée des sécrétions acides, à la manière d’une soupape, perd de sa puissance et de son efficacité. Ce va-et-vient des sécrétions qui ne sont plus retenues, provoque des irritations de l’œsophage. (Reflux Gastro Œsophagien, soit RGO pour faire court.)

Si rien n’est entrepris pour modérer ce reflux, le nerf vague, à proximité, qui déteste l’acidité, peut à son tour s’en mêler et occasionner des nausées. La boucle est bouclée. Ces sensations de brûlure peuvent durer quelquefois jusqu’au troisième trimestre. En fin de grossesse, elles seront quelquefois majorées par la pression du fœtus sur l’estomac.

Bichonnez l’estomac

Exercices anti-reflux

Le but de l’exercice que vous allez découvrir est de détendre la partie supérieure de l’estomac. Pour cela vous utilisez vos mains, la respiration et le redressement de la colonne vertébrale. Par cette action, vous aidez l’œsophage (le tuyau) à coulisser dans l’orifice du diaphragme en actionnant le petit muscle qui ferme l’estomac (la soupape).

Exercice anti-reflux
Figure 51 — Exercice anti-reflux

Installez-vous : assise, le dos posé contre le dossier d’une chaise.

  1. Les deux mains enveloppent le bas du ventre en le détendant et le soulèvent légèrement vers la poitrine ;
  2. Inspirez par le nez, lentement et profondément, en écartant la cage thoracique ;
  3. Soufflez ensuite très longtemps par la bouche grande ouverte, en une seule fois, comme si vous vouliez faire de la buée sur une vitre, sans contracter les abdominaux ;
  4. Étirez-vous légèrement vers le haut, sans projeter la tête en avant et en resserrant la cage thoracique. La colonne vertébrale s’allonge ;
  5. Pendant cet étirement, les mains contrôlent le relâchement du ventre ;
  6. Revenez à la position de départ en respirant tranquillement ;
  7. Recommencez plusieurs fois en augmentant le plus longtemps possible le temps de l’expiration, pendant que vous vous étirez légèrement vers le haut, sans relâcher le soutien du ventre.

Chez l’ostéopathe pour le reflux et la hernie hiatale

Les brûlures d’estomac, fréquentes lors de la grossesse, ne doivent pas faire oublier la présence d’une éventuelle hernie hiatale.

Cette pathologie assez courante passe souvent inaperçue durant des années. Elle peut être révélée à la suite d’une modification de l’alimentation, d’un stress ou au cours d’une grossesse. Nous y voilà !

Il se produit alors une irritation dans la zone entourant le diaphragme, l’extrémité de l’œsophage et le haut de l’estomac qui a tendance à être refoulé d’où le terme de hernie. Un examen médical pourra confirmer la présence de cette trouble-fête : la hernie hiatale.

Pas de panique, vous êtes à la bonne adresse. Décrivez ces symptômes à votre ostéopathe qui sera en mesure de vous soulager. Par des techniques manuelles, il cherchera à détendre et harmoniser le tonus de la zone spasmée. À l’aide de la respiration et du positionnement judicieux de ces mains « qui voient tout », il redonnera à l’estomac la mobilité perdue dans la zone irritée. En libérant le garrot autour de l’œsophage, sans oublier quelques conseils pratiques, les tracasseries de votre estomac ne seront plus qu’un souvenir, si toutefois il s’agit d’une hernie hiatale par glissement. (la hernie par roulement étant plus réfractaire à l’ostéopathie).

L’avis médical

Si votre état ne permet pas de garder les liquides et s’accompagne de vomissements fréquents, une consultation s’impose pour pallier une éventuelle déshydratation. Il en est de même si les nausées s’accompagnent de vertiges sévères. Toute alimentation devient alors impossible ou inefficace et peut entraîner une réelle perte de poids qu’il convient de surveiller.

Les brûlures d’œsophage, n’ont pas toujours des causes de tuyauterie. Il faut quelquefois rechercher du côté d’une origine infectieuse. Ce sont généralement des bactéries qui ont la fâcheuse habitude de squatter votre estomac. Leur expulsion est de la compétence de votre médecin.

Les crampes s’invitent

Inconfortables, douloureuses, quelquefois insupportables, les crampes accompagnent la grossesse. Souvent sans gravité, elles surgissent par surprise de jour comme de nuit. Ne les laissez pas s’installer.

État d’alerte

En manque de micronutriments

Vos muscles surmenés se fatiguent plus rapidement. Le magnésium et le potassium dont ils ont besoin leur font défaut. Le moteur se grippe et refuse d’aller plus loin. Il vous avertit par les crampes.

Des veines comprimées

Les veines assurent le retour du sang vers le cœur. Contrairement aux artères dont les parois sont rigides, celles des veines sont souples et peuvent être facilement comprimées.

Maintenant, votre utérus appuie de tout son poids dans le bassin sur la plus grosse veine du corps, la veine cave. Cet effet « garrot » empêche le sang de remonter facilement vers le cœur. Les muscles sont donc moins bien nourris. Vos jambes pèsent des tonnes et les crampes entrent en jeu. Souvenez-vous, certains vertiges ont la même origine.

Marchez, circulez…

Améliorez la circulation

Afin de rétablir une meilleure circulation veineuse, une des solutions consiste à réduire la compression de l’utérus sur les veines. Une simple question de bon sens, facile à dire et pas trop compliqué à mettre en pratique.

Par la respiration

Le diaphragme joue un rôle capital dans la circulation sanguine. En inspirant il crée une pression positive dans l’abdomen, le bassin et sur le périnée. Il pousse le sang veineux vers les jambes. En soufflant, l’effet inverse crée une pression négative et aspire le sang veineux des jambes vers le haut du corps. Ce mouvement de brassage fonctionne comme une pompe et son piston.

Améliorer la circulation par la respiration
Figure 52 — Améliorer la circulation par la respiration

Installez-vous : allongée sur le dos, un petit coussin sous la tête, les pieds posés sur l’assise d’une chaise, les deux mains sur le bas ventre.

  1. Inspirez profondément et lentement en étirant la pointe des pieds ;
  2. Soufflez lentement le plus longtemps possible ;
  3. Pendant cette expiration, les deux mains repoussent légèrement le ventre vers le diaphragme en amenant la pointe des pieds vers les genoux jusqu’à ressentir l’étirement des mollets ;
  4. Inspirez à nouveau en relâchant les mains et en étirant la pointe des pieds ;
  5. Recommencer pendant quelques minutes ;
  6. Relevez-vous lentement, puis asseyez-vous quelques minutes.

En utilisant la pesanteur

Généralement, pesanteur et grossesse ne font pas toujours bon ménage. Sachez en faire des alliées pour améliorer le retour veineux et décongestionner le petit bassin.

Dynamiser la circulation dans les jambes
Figure 53 — Dynamiser la circulation dans les jambes

Installez-vous : allongée sur le dos, un petit coussin sous la tête, le bassin surélevé, posé sur une couverture pliée, les membres inférieurs à la verticale, talons contre un mur.

  1. Inspirez puis soufflez profondément et lentement pour relâcher les muscles des lombaires, bassin et périnée ;
  2. Inspirez et amenez la pointe des pieds vers le ciel ;
  3. Soufflez en poussant les talons vers le ciel jusqu’à ressentir l’étirement des mollets ;
  4. Avec le même type de respiration effectuez lentement des cercles avec les chevilles dans les deux sens ;
  5. Après quelques minutes posez les pieds sur l’assise d’une chaise et reposez-vous ;
  6. Terminez en amenant les genoux vers la poitrine à l’aide de vos mains. Maintenez la position au moins une minute pour détendre les lombaires.

Par les voûtes plantaires

Une multitude de petits vaisseaux tapissent les voûtes plantaires, à la manière d’une « semelle veineuse ». Lors de l’appui du pied sur le sol, la marche stimule ce réseau veineux. Imaginez-vous en train de marcher sur une éponge mouillée. Le liquide est chassé lors de l’appui du pied puis revient lors du passage du pas. Vous pouvez faire de même à l’aide d’une balle de tennis.

Drainer les voûtes plantaires
Figure 54 — Drainer les voûtes plantaires

Installez-vous : debout (ou assise), le pied posé sur une balle de tennis.

  1. Faites rouler la balle sur toute la surface de la plante du pied pendant plusieurs minutes afin de détendre les muscles de la voûte plantaire ;
  2. De temps en temps, faites travailler les muscles du pied en enroulant vos orteils autour de la balle ;
  3. À intervalles réguliers, soufflez et écrasez lentement la balle en utilisant le poids de votre corps. Cette action favorise le retour du sang veineux vers le mollet ;
  4. Relâchez rapidement la pression sur la balle ;
  5. Revenez à la situation de départ en faisant rouler la balle sur la voûte ;
  6. Recommencez plusieurs fois sans oublier l’autre pied.

Par des étirements

Vous avez certainement un jour essoré un linge mouillé. Il suffit de le saisir à ses deux extrémités et d’étirer ses fibres. De la même manière l’exercice qui suit provoque un essorage des réseaux veineux profonds situés dans les membres inférieurs.

Étirement du mollet
Figure 55 — Étirement du mollet

Installez-vous : debout face au mur. Les membres inférieurs en fente (un pied en avant, un pied en arrière). Les deux mains s’appuient sur le mur à la hauteur des épaules, coudes tendus. L’ensemble du corps est incliné vers l’avant mais doit rester aligné (sans cambrer le dos ni reculer les fesses).

  1. Posez le pied arrière assez loin pour ressentir la tension sur le mollet ;
  2. Rapprochez le talon du sol, comme pour l’écraser ;
  3. Vérifiez que pied et genou soient bien dans l’axe. Au besoin tournez-le légèrement vers l’extérieur sans le plier ni déplacer le talon, ni reculer les fesses ;
  4. Soufflez profondément pendant un étirement progressif ;
  5. Inspirez et relâchez lentement ;
  6. Attendez trente secondes avant de recommencer plusieurs fois.
  7. Changez de côté.

Par une stimulation globale

Terminez en dynamisant l’ensemble du corps.

Dynamique globale
Figure 56 — Dynamique globale

Installez-vous : debout, doigts croisés, coudes tendus.

  1. Élevez les bras au-dessus de la tête ;
  2. Hissez-vous sur la pointe des pieds ;
  3. Effectuez une dizaine de pas sur la pointe des pieds en rapprochant les mains du plafond sans bloquer la respiration ;
  4. Recommencez trois ou quatre fois ce type de marche ;
  5. Détendez-vous quelques minutes allongée sur le dos, les pieds posés sur l’assise d’une chaise.

Chez l’ostéopathe pour les crampes

L’ostéopathie ne va pas augmenter votre apport en magnésium, ce n’est pas de son domaine. Par contre, vous savez maintenant qu’un obstacle à la circulation veineuse suffit pour favoriser les crampes. Si les exercices et vos nombreuses tentatives n’ont pas suffi pour vous en débarrasser, il est temps de faire appel à un·e professionnel·le. Il·elle saura alors diminuer les tensions des ligaments et des muscles du bassin pour relancer la circulation.

En réduisant la compression, l’utérus sera plus libre, plus souple. Les veines et les artères qui l’accompagnent seront moins écrasées. Vous pourrez alors apprécier rapidement la sensation d’un ventre plus détendu et des jambes plus légères. Les exercices que vous effectuez pour améliorer la circulation en seront plus efficaces.

L’avis médical

Lorsque les crampes perturbent votre sommeil et votre activité quotidienne, votre médecin peut vous prescrire de la vitamine B, du magnésium ou un autre traitement. L’homéopathie et l’acupuncture peuvent être de bonnes alternatives pour soulager vos crampes. Dans tous les cas, évitez l’auto-médication qui pourrait entraîner des effets indésirables sur votre grossesse.

Essoufflée par manque de place

Ça se bouscule

Les reins participent à l’élimination des toxines par l’urine. À ce stade de la grossesse ils sont doublement sollicités par votre activité et celle du fœtus. Cette surcharge de travail provoque une augmentation de leur taille.

À son tour, le diaphragme travaille davantage et nous venons de le voir, pas toujours dans les meilleures conditions. Pourtant vous devez fournir à votre futur bébé tout l’oxygène dont il a besoin pour se développer.

Vous produisez également plus de gaz carbonique, qu’il faut éliminer par une respiration appropriée. L’augmentation du taux de gaz carbonique associé à un léger essoufflement, favorise l’apparition de petits vertiges heureusement sans gravité.

Quant à l’utérus que nous avons comparé à un ballon de montgolfière, il commence à appuyer sur le diaphragme en haut. Les dernières côtes de la cage thoracique sont donc comprimées à leur tour.

Le diaphragme voit son amplitude réduite et moins d’air pénètre dans les poumons. C’est l’essoufflement. Afin d’éviter ces réactions en chaîne, il est donc important d’aider cette respiration difficile, dès l’apparition des premiers symptômes.

Faites le plein d’oxygène

Par le contrôle du diaphragme

Position de base : dans une pièce aérée, allongée sur le dos, genoux pliés, un petit coussin sous la tête, main gauche posée sur le ventre, main droite sur le thorax.

Pratiquez régulièrement l’exercice de la détente du diaphragme (cf. Gérer la respiration).

Adoptez les bonnes positions

Respirez lentement et amplement

Chez l’ostéopathe pour l’essoufflement

Pour corriger votre posture

À ce stade, les modifications de votre posture influencent directement la respiration. En effet, la majorité des muscles de la respiration s’attachent sur les vertèbres cervicales, les côtes, les vertèbres thoraciques et sur les vertèbres lombaires. Autrement dit sur l’ensemble de la colonne vertébrale. Sous tension, les épaules se lèvent, les côtes s’écartent, la cambrure lombaire s’accentue et le diaphragme se contracte en inspiration. Souffler profondément devient alors moins facile.

Cette attitude « inspiratoire » peut engendrer un blocage douloureux à tous les niveaux de la colonne vertébrale et du bassin. Il n’est pas rare que les dernières côtes subissent les tensions du diaphragme et se bloquent au niveau de leurs attaches. Une visite chez votre ostéopathe permettra de corriger la région incriminée et de prévenir une récidive.

Pour vous apaiser

En agissant sur le système nerveux neurovégétatif (cf. Un système indépendant), l’ostéopathie vous aide à gérer vos émotions et faire face au stress. Pour réagir à une augmentation du volume sanguin, le rythme cardiaque a tendance à s’accélérer. De petits épisodes de stress déclenchent une production d’adrénaline qui amplifie cette accélération. Le fœtus perçoit directement vos émotions. À son tour, son rythme cardiaque va également réagir. Pour déprogrammer ces états d’anxiété, l’ostéopathe utilise des techniques de détente, ou d’équilibration crânio-sacrée. En cours de séance vous ressentirez un réel bien-être et un apaisement qui seront perçus naturellement par votre futur bébé.

Détente à partir des temporaux
Figure 57 — Détente à partir des temporaux

L’avis médical

Si vous constatez une fatigue inhabituelle, de la fièvre, ainsi que des gonflements des mains ou des pieds, il se peut que les reins assument mal leur fonction d’élimination. Consultez sans tarder votre médecin. Il en est de même si vous ressentez :

La constipation, un problème de logement

Priorité au futur bébé. L’utérus a maintenant tous les droits. Pour assurer au fœtus le plus grand confort, il repousse autour de lui les organes qui le gênent. Ça se bouscule dans le ventre. Vers le cinquième mois, le fond de l’utérus se situe à la hauteur du nombril et le fœtus a déjà grandi de dix-huit centimètres environ. Il est désormais bien présent. Au cours de ce trimestre, pour la première fois vous le sentez bouger. Vous percevez la Vie.

Une femme enceinte sur deux connaît des difficultés de digestion. Que faire ? « Ce n’est pas grave, ça va passer » répond souvent le médecin. Essayez de comprendre puis adoptez les bons réflexes.

Le ventre n’en fait qu’à sa tête

Les hormones entrent en scène dès les premiers jours, alors que l’embryon ne mesure que quelques millimètres. Elles vous jouent des tours en relâchant les parois intestinales, ce qui ralentit le transit. Avec le temps, l’utérus va avoir besoin de plus en plus de place pour s’installer. La nature ayant horreur du vide, chaque organe va occuper le moindre recoin de l’abdomen.

Le foie et la vésicule biliaire reculent

Le foie, viscère le plus volumineux du corps, pèse au moins 1,5 kilos. Pour répondre aux besoins de la situation, il redouble d’activité. La production de bile s’accroît elle aussi. Vers le sixième mois, l’utérus comprime le foie et le refoule vers l’arrière. Les voies biliaires écrasées, la bile s’élimine moins facilement. Cette congestion peut se manifester par une oppression au niveau du bas du thorax droit, mais également par une douleur d’épaule droite et des démangeaisons sur l’ensemble du corps.

L’estomac refoulé vers le haut

L’estomac est très mobile. Bien qu’il soit exceptionnel d’avoir l’estomac dans les talons (quoi que…), sa position varie considérablement après une salade ou une choucroute. À son tour il doit faire de la place à l’utérus qui le refoule en le comprimant vers le haut. Des nausées associées à des aigreurs et à une sensation de boule au niveau de l’estomac confirment généralement une compression de cet organe.

L’utérus refoule les organes, vue simplifiée
Figure 58 — L’utérus refoule les organes, vue simplifiée

Le pancréas pris en sandwich

Cette grosse glande qui se situe normalement juste derrière l’estomac se trouve coincée contre les reins par l’ampleur que prend l’utérus. Le canal principal du pancréas doit évacuer les sucs pancréatiques dans l’intestin grêle. En mauvaise posture, ils ont du mal à les expulser, ce qui peut provoquer une congestion pancréatique.

Le colon chassé sur les côtés

Posez la main sur le ventre au niveau du nombril. Elle se trouve sur l’utérus qui n’a pas fini de grimper. Autour du cinquième mois il y a peu de chance de sentir le colon. Heureusement pour vous, il n’a pas disparu. Il se confine avec l’intestin grêle là où il reste encore un peu de place, c’est-à dire sur les côtés. Il n’hésite pas à glisser également tout en bas dans une poche située entre le fond de l’utérus et le coccyx, joliment appelée « cul-de-sac de Douglas », (qui existe chez tout le monde et pas seulement chez les Douglas). La pression inhabituelle sur cette région provoque des sensations de pesanteur et de fausses envies d’aller à la selle. Cette situation de l’intestin peut gêner en même temps la circulation veineuse et lymphatique dans le petit bassin. Elle se traduit par des jambes lourdes, de l’œdème au niveau des chevilles ou l’apparition d’hémorroïdes.

Ne soyez donc pas surprise de ressentir quelques dérangements dans cette région. La tuyauterie est en chantier, ce qui se répercute sur la digestion.

Ménagez le transit

Pour bien fonctionner, l’intestin demande à être réglé comme une horloge, dans le calme et la régularité. Devant tous ces chamboulements il devient nonchalant et perd un peu les pédales. Disons qu’il a du mal à se mettre au travail, il prend du retard et tout se bouscule à l’intérieur. Cette « paresse intestinale » peut être toutefois améliorée en respectant quelques conseils basiques.

Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, souvenez-vous que la constipation favorise la formation d’hémorroïdes. Donc à ne pas négliger.

Bien bouger

Bougez mais bougez zen. Les organes ont besoin de mouvement et de détente pour fonctionner correctement. Coincés dans les recoins de l’abdomen, leur marge de manœuvre se trouve pour le moins étriquée. À vous de prendre le relais. La marche, la gymnastique, le yoga prénatal et bien d’autres exercices sauront leur rendre leur indispensable liberté. Dans le feu de l’action, n’oubliez pas que vous êtes enceinte. Évitez toutefois la corde à sauter et l’haltérophilie.

Donnez un petit coup de pouce à votre colon de l’aide de ces quelques exercices:

Action sur le colon droit et gauche

Les anatomistes parlent de « cadre colique ». Ce qui signifie que dans l’abdomen, le colon ressemble à un cadre avec ses quatre angles. Considérez le colon comme un long tuyau coudé. Tous les plombiers vous le diront, c’est au niveau des angles que le risque d’embouteillage est le plus fréquent. Le colon n’y échappe pas. Voilà pourquoi la mobilisation, l’assouplissement des angles coliques provoque une véritable vidange du contenu, un retour à la normalité et un réel soulagement.

Détendre le diaphragme et le colon droit
Figure 59 — Détendre le diaphragme et le colon droit

Installez-vous : allongée sur le côté gauche, un petit coussin sous la tête, jambe gauche tendue, genou droit plié posé sur le sol, main gauche posée sur le genou droit, main droite posée sur le sol du côté droit dans le prolongement de l’épaule droite.

  1. Relâchez les muscles du bassin, de la colonne vertébrale et des épaules ;
  2. Inspirez profondément et lentement en gonflant le ventre jusqu’à ressentir l’étirement des muscles sur le côté droit de l’abdomen ;
  3. Soufflez profondément et lentement en rentrant le ventre jusqu’à ressentir la contraction des muscles sur le même côté ;
  4. Effectuez plusieurs respirations profondes de ce type ;
  5. Allongez-vous ensuite sur le dos en amenant les genoux vers la poitrine. Les mains tiennent les genoux. Maintenez la position au moins une minute pour détendre les lombaires ;
  6. Tournez-vous sur le côté droit et recommencez la même opération.

Dynamiser le colon

Le terme de sangle abdominale prend ici toute sa valeur. À partir de cette position, vous sollicitez les muscles abdominaux pour dynamiser colon, intestin grêle et les extraire de leur paresse. Il ne s’agit pas de vouloir muscler, mais se servir de cette sangle pour stimuler les organes endormis. Cet exercice est une variante de celui que vous avez pratiqué lors du deuxième trimestre pour stimuler le muscle transverse.

Dynamiser le colon
Figure 60 — Dynamiser le colon

Installez-vous : à quatre pattes, cuisses et bras verticaux, coudes tendus, genoux et mains écartés de la largeur du bassin et des épaules.

  1. Inspirez profondément, creusez légèrement l’ensemble du dos en gonflant le ventre qui se rapproche du sol ;
  2. Soufflez pendant que vous rentrez le ventre au maximum jusqu’à ressentir la contraction profonde des abdominaux à la fin de l’expiration. C’est à ce moment qu’il faut imaginer une sangle qui essore et remonte le colon en le rapprochant de la colonne vertébrale ;
  3. Ne lâchez pas la contraction pendant que vous inspirer à nouveau lentement et profondément;
  4. Soufflez ensuite en détendant complètement le ventre et les abdominaux;
  5. Inspirez tranquillement en gonflant le ventre;
  6. Répétez plusieurs fois l’exercice ;
  7. Terminez par un temps de repos allongée, selon votre préférence, sur le côté gauche ou sur le dos les pieds posés sur une chaise.

Chez l’ostéopathe pour un ventre paisible

C’est le moment de confier vos intestins à votre ostéopathe. Il saura régler les désordres « fonctionnels » de votre colon, c’est-à-dire tout ce qui n’est pas lié à une lésion, une maladie organique. Par exemple, soigner une constipation dès les premiers symptômes peut éviter l’apparition d’hémorroïdes.

L’ostéopathe possède un grand éventail de techniques pour traiter les désordres digestifs. La constipation peut provenir de la compression d’une portion de l’intestin par l’utérus qui commence sa migration et cherche sa place dans la cavité abdominale.

Dans ce cas, le traitement ostéopathique consiste à détendre et mobiliser le colon spasmé pour relancer le transit.

Traiter la constipation
Figure 61 — Traiter la constipation

Dans d’autres cas, le·la praticien·ne peut utiliser des techniques dites réflexes qui s’adressent au système nerveux neurovégétatif. Vous savez maintenant que chaque zone d’une vertèbre correspond à un organe particulier. Nombre d’entre eux peuvent alors bénéficier d’un traitement ostéopathique. En voici quelques-un :

La vésicule biliaire

Il s’agit dans ce cas de drainer manuellement le foie et la vésicule biliaire. La zone réflexe du dos correspondante, se situe autour de la huitième vertèbre thoracique (T8).

L’estomac

Après avoir libéré le diaphragme et mobilisé la région de l’estomac, votre ostéopathe agira si c’est nécessaire autour de la cinquième vertèbre thoracique (T5). Souvenez-vous que cette région est en relation directe avec l’estomac par l’intermédiaire du réflexe somato-viscéral.

Le colon

Si les tests confirment des tensions sur de cet organe, il faudra le soulager pour harmoniser le transit. Au niveau du dos, la région concernée par le réflexe somato-viscéral se situe entre les dernières vertèbres thoraciques et les premières lombaires (de T10 à L4).

L’utérus

Son petit locataire se prélasse confortablement dans son bain de liquide amniotique. Pour que l’environnement soit douillet, les parois de l’utérus et votre ventre doivent rester souples. La fatigue, le stress, les tensions et mille autres raisons peuvent l’en empêcher. Ne reportez pas au lendemain le bienfait de la détente.

L’avis médical

Consulter votre médecin si vous ressentez des douleurs persistantes dans le bas ventre ressemblant à celles des règles. Un examen médical s’impose. Contactez également d’urgence votre médecin ou votre sage-femme si des contractions douloureuses persistent anormalement accompagnées de saignements et d’arrêt des gaz. Ils·elles rechercheront les causes de ces symptômes et vous prescriront un traitement adapté.

« Docteur, le ventre grattouille ». Les démangeaisons de l’abdomen, très souvent anodines sont assez fréquentes pendant la grossesse. Attention toutefois si ces irritations se propagent jusque dans les mains et les pieds. La congestion devient plus sévère. Consultez votre médecin pour surveiller la fonction hépatique.

Et pour finir… les hémorroïdes

Souvent liée à la constipation, la congestion des veines du petit bassin favorise l’apparition d’hémorroïdes. Encore un petit plaisir de grossesse.

L’effet garrot

À la fin de ce deuxième trimestre, le volume sanguin augmente dans tout le corps. Sous l’effet de la progestérone, le relâchement des muscles du colon favorise la constipation. Dans le bassin, le poids du fœtus accentue la congestion des veines et des vaisseaux lymphatiques. Le sang a du mal à s’évacuer, les petites veinules situées à la périphérie de l’anus se dilatent.

Le gonflement de ces veines provoque une sensation de lourdeur et de gêne localement, accompagnée quelquefois de douleurs et de démangeaisons. Aux toilettes, l’effort de poussée augmente la compression des veines, déjà écrasées par le poids de l’utérus.

Comment s’y prendre ?

Contre la stase veineuse

Vous ne pouvez pas agir sur l’imprégnation hormonale, mais il est toutefois possible de réduire la compression qui favorise la stase veineuse du petit bassin. Ne laissez pas les hémorroïdes s’installer. Réagissez dès les premiers symptômes.

Auto-drainage du périnée

Installez-vous : allongée sur le dos, genoux pliés, un petit coussin sous la tête. 

  1. Soulevez légèrement le bassin et placez vos mains sous les fesses, la paume vers le plafond ;
  2. Reposez le bassin afin de sentir vos ischions dans la paume de vos mains. Si la position est inconfortable, allongez les jambes ;
  3. Orientez vos majeurs en arrière entre le vagin et le coccyx ;
  4. Vous percevez alors sous vos doigts des muscles que vous pouvez contracter. Il s’agit de la partie postérieure du périnée ;
  5. Inspirez lentement en essayant de gonfler cette région, en imaginant un petit ballon qui appuie sur vos doigts ;
  6. Soufflez lentement par la bouche tout en contractant ces muscles sous vos doigts ;
  7. Pendant ce temps vos doigts repoussent délicatement vers l’intérieur du bassin les muscles qui se contractent, comme si vous vouliez écraser le ballon ;
  8. Vous agissez ainsi sur la souplesse du périnée et le drainage des veines hémorroïdaires ;
  9. Recommencez l’exercice pendant au moins cinq minutes.

Chez l’ostéopathe pour les hémorroïdes

Repérez-les dès leur première apparition. À ce stade, votre ostéopathe pourra réduire la congestion pelvienne, en évitant de recourir aux médicaments. Une fois les hémorroïdes bien installées, le succès du traitement ostéopathique dépendra du degré de congestion. En fonction de ses observations, votre praticien·ne agira sur :

L’avis médical

Tout saignement ou sang dans les selles doit être signalé rapidement à votre médecin ou à votre sage-femme. Très souvent bénin, il est dû à une crise hémorroïdaire, mais d’autres causes peuvent s’avérer plus sérieuses. Par ailleurs, des saignements d’origine vaginale accompagnés ou non de contractions doivent vous amener à contacter sans tarder votre médecin ou à vous rendre à la maternité.

Le troisième trimestre, dernière étape

Du début de la 29ème semaine d’aménorrhée
jusqu’à la 41ème semaine d’aménorrhée révolue

Fœtus au début du troisième trimestre
Figure 62 — Fœtus au début du troisième trimestre

Les tribulations de la vessie

La petite vessie qui essaie de se remplir ne fait pas le poids contre le gros utérus qui ne veut rein lâcher. Une seule option, la vider fréquemment ; un peu trop souvent à votre goût. Vous vous demandez comment rendre la vie un peu plus sereine et le passage aux toilettes moins fréquent ?

Ballottée de toute part

Bonne nouvelle. Dans son expansion, l’utérus entraîne progressivement la vessie vers le haut, en diminuant la compression. Moins bonne nouvelle. Dans cette position, la vessie peut moins se dilater latéralement. (Le ballon de foot se transforme en ballon de rugby). Par ailleurs, les reins fonctionnant davantage, elle est beaucoup plus sollicitée.

Soyez vigilante : la progestérone favorise la baisse du tonus des sphincters et le relâchement des organes. La vessie, moins tonique, se vide souvent mais de façon incomplète, porte ouverte aux infections urinaires.

Elle est d’autant plus malmenée que votre futur bébé ne se prive pas de cabrioles et autres exploits qui tirent et poussent dans tous les sens ce malheureux organe. Ne vous alarmez donc pas si vous percevez quelques pertes d’urine au cours de ce dernier trimestre.

La vessie au troisième trimestre
Figure 63 — La vessie au troisième trimestre

Comment ménager la vessie ?

Pas de répit

Les exercices de découverte des muscles du périnée que vous pratiquez régulièrement depuis plusieurs mois permettent de conserver un contrôle efficace sur la vessie. Ses quelques faiblesses passagères sont en général des signes de fatigue ou de stress. Tout va rentrer dans l’ordre mais ce n’est pas le moment de laisser vos sphincters s’endormir. Pas de répit, c’est vous qui gérez. (cf. Découvrez les muscles du périnée).

Chez l’ostéopathe pour une vessie fragile

L’environnement de la vessie est sous tension. Les muscles du périnée, les organes comme l’intestin grêle et le péritoine la tiraillent dans toutes les directions. La vessie doit rester mobile afin de pouvoir se remplir et se vider complètement pour éviter une cystite. Fatiguée, elle peut lâcher prise et laisser échapper quelques gouttes.

En travaillant sur les organes et leurs attaches, votre ostéopathe saura détendre et équilibrer l’entourage de la vessie afin de rétablir son bon fonctionnement.

L’avis médical

L’envie fréquente d’uriner, normale à ce stade de la grossesse, ne doit pas être confondue avec une infection urinaire. Consultez votre médecin si vous repérez du sang dans les urines ou si vous ressentez des brûlures, quelquefois associées à une douleur lombaire.

L’association de fatigue, soif intense et faiblesse de vessie doit vous orienter également chez votre médecin qui pourra contrôler l’activité de votre pancréas.

Le mystère du retournement

Pirouettes à toute heure

Le fœtus s’approche maintenant de son poids de naissance. Pour lui aussi, l’entraînement a commencé. Il doit assurer la bonne connexion de ses muscles et de ses nerfs en effectuant une gymnastique dont il connaît seul le secret. Il ne se prive pas de repousser vigoureusement les parois qui l’entourent à coups de tête ou à coups de pieds. Votre ventre lui sert de punching-ball. Vous ressentez ses mouvements parfois saccadés, parfois plus dociles. Plus l’utérus est détendu, souple, malléable, plus bébé est à l’aise.

Le liquide amniotique

Quoi de plus délicieux que de se prélasser dans la douce chaleur du ventre de maman ? Petit poisson devenu grand, flotte dans son aquarium de liquide amniotique. Composé à plus de 95 % d’eau, sa production évolue en même temps que la taille du fœtus. Les galipettes sont encore possibles jusqu’au jour où le liquide va se faire de plus en plus rare.

Prêt pour la descente

Vers la fin du septième mois, le fœtus prend une décision importante pour la suite des évènements. Il se retourne pour préparer sa venue au monde en s’installant tête vers le bas, dos fréquemment à gauche.

Le moment venu, il commencera son voyage en engageant le sommet de son crâne dans votre bassin, délivrant ainsi la partie haute de l’utérus au niveau de votre estomac et du diaphragme. Comme libérée, votre respiration deviendra alors plus facile. Cette volonté de sortir la tête en premier est adoptée par une très grande majorité de bébés.

Pourtant certains ne se retournent pas correctement et préfèrent des postures peu appropriées à la naissance par les voies naturelles.

Les différentes présentations

L’aide au retournement

Si la dernière échographie montre que le retournement n’a pas été amorcé, vous pouvez commencer vous-même quelques tentatives de stimulations avant de consulter un·e professionnel·le.

Le fœtus est maintenant capable de percevoir vos émotions, les stimulations sonores ainsi que l’ambiance de son environnement.

Exercices pour amorcer le retournement

Certaines positions peuvent décider bébé à se positionner tête en bas. En voici deux que vous pourrez expérimenter régulièrement.

Comme un fœtus

Installez-vous : à quatre pattes, coudes et mains sur le sol, genoux bien écartés.

  1. Les fesses descendent lentement sur les talons (ou sur un coussin) ;
  2. Inspirez profondément puis soufflez en relâchant le ventre qui vient se poser confortablement sur les cuisses ;
  3. Amenez les bras vers vous afin de prendre la position fœtale. Posez votre tête sur les bras croisés ;
  4. Maintenez cette position de longues minutes pour laisser le temps au ventre de se détendre en le laissant s’étaler sur vos cuisses ;
  5. Visualisez votre bébé en mouvements dans le liquide amniotique.

Variante :

Invitation au retournement, variante à genoux
Figure 64 — Invitation au retournement, variante à genoux

En fin d’exercice, augmentez l’ouverture de la cage thoracique en amenant les deux bras dans le prolongement du corps.

Avec la pesanteur

Invitation au retournement, variante sur le dos
Figure 65 — Invitation au retournement, variante sur le dos

Installez-vous : allongée sur le dos, les pieds sur une chaise, le bassin très surélevé par un gros coussin (quinze centimètres minimum).

  1. Respirez profondément, détendez-vous ;
  2. Réchauffez vos mains et massez votre ventre comme si vous vouliez le modeler avec bienveillance de droite à gauche et inversement ;
  3. De temps en temps, tapotez-le délicatement avec une main pour inviter votre futur bébé à venir à sa rencontre. Encouragez-le par des paroles attentionnées. Soyez certaine, il vous écoute. Il répond, le contact est établi.

Renouvelez ces rendez-vous tous les jours si nécessaire pendant un quart d’heure environ.

Chez l’ostéopathe pour aider au retournement

Bébé fait de la résistance, refuse de se retourner

Généralement, le retournement s’effectue naturellement pour une présentation par le sommet. Si votre bébé a du mal à se retourner autour de la trente-deuxième semaine, il doit y avoir une raison que votre gynécologue ou votre sage-femme peuvent vous expliquer. Consultez-les au moindre doute.

En l’absence de contre-indication, l’ostéopathe essaye d’amorcer le retournement. Les manœuvres qu’il·elle utilise sont plus des « invitations » au retournement que des manipulations proprement dites. Elles sont pratiquées en douceur et en respectant totalement l’envie ou non de bouger de votre bébé. Sa réponse peut être immédiate ou dans les quarante-huit heures. 

L’ostéopathe propose, le bébé dispose

Selon votre morphologie et la souplesse de votre bassin l’ostéopathe agit particulièrement sur :

Le but de ces manœuvres est de faciliter le retournement sans aucune contrainte. Détendre l’utérus en donnant un maximum d’espace au fœtus et d’aisance dans ses mouvements devrait suffire à le décider à se positionner. 

Un des principes de l’ostéopathie est de ne pas forcer ce que le corps refuse. Nous connaissons mal à ce jour les mécanismes qui incitent le fœtus à changer de position. Raison de plus pour respecter sa décision si les tentatives de retournement échouent.

L’avis médical

Si malgré toute l’attention pour faciliter un bon positionnement, le siège persiste, le médecin peut vous proposer une manœuvre particulière : la Version par Manœuvre Externe (VME).

Cette manipulation consiste à saisir le fœtus, les mains de l’opérateur·trice posées sur votre ventre et de le pousser jusqu’à obtenir le retournement. Plus contraignant et plus tonique, cet acte médical doit être pratiqué par un·e médecin expérimenté·e, sous contrôle échographique. 

Le bassin accueillant

L’accouchement n’est pas pour l’immédiat, mais un cap important vient d’être franchi. Dans votre tête, le compte à rebours commence et dans le reste de votre corps la transformation se poursuit. Le bassin organise ses derniers préparatifs pour accueillir votre bébé fini.

La métamorphose du bassin

À partir du septième mois, les changements en cours ne font plus aucun doute.

Sous l’influence des hormones, le bassin s’élargit, les ligaments sont étirés, les articulations sacro-iliaques s’écartent légèrement à la manière d’un livre qui s’ouvre. Des tensions douloureuses apparaissent particulièrement au niveau de la symphyse pubienne (syndrome de Lacomme). Tant que la tête est en position haute, avant le retournement, la compression des dernières côtes rend la respiration moins facile. Pour libérer l’abdomen, le bassin n’a plus d’autre choix que de basculer un peu plus vers l’avant en antéversion. La marche perd un peu plus de son élégance. Une sensation de pesanteur apparaît au niveau du bas ventre. Vous ressentez le besoin de le soutenir pour l’alléger.

De profonds remaniements

Ce chapitre peut sembler un peu technique, mais il n’en demeure pas moins nécessaire pour imaginer la suite des événements. Vous allez comprendre les exercices, les positions et les mouvements pour préparer votre accouchement dans les meilleures dispositions.

Le bassin a neuf mois pour se préparer à faire naître votre bébé. De la conception à la naissance, ce qu’on nomme du terme très poétique « entonnoir pelvien » se modifie pour s’adapter à la descente progressive de votre bébé jusqu’à son expulsion. Les os iliaques, le sacrum et le coccyx, ainsi que les ligaments et les muscles doivent conserver une certaine souplesse pour absorber tous les changements à venir.

Les ligaments ronds

Souvenez-vous, ce sont les deux ligaments qui maintiennent l’utérus. Sous l’effet des hormones de grossesse et à mesure que le volume de l’utérus augmente, ces ligaments se relâchent et s’allongent. À l’image des rênes, nous avons vu qu’ils guident et accompagnent l’utérus lors de sa croissance dans l’abdomen (cf. Les ligaments ronds de l’utérus).

Les détroits du bassin

Il s’agit de passages osseux rétrécis dans lesquels la tête puis le corps de bébé vont progressivement se faufiler durant la traversée du petit bassin lors de l’accouchement.

Au nombre de trois, ce sont les détroits supérieur, moyen et inférieur :

Les détroits du bassin simplifiés
Figure 66 — Les détroits du bassin simplifiés

Le franchissement de ces obstacles est facilité par la souplesse de la colonne lombaire, des articulations des hanches mais aussi des sacro-iliaques, du coccyx et du périnée. Les exercices pratiqués depuis plusieurs mois et que vous connaissez maintenant bien, sont plus que jamais utiles.

Des mouvements millimétrés

Les articulations sacro-iliaques sont le siège des micro-mouvements programmés par la nature qui se déclenchent automatiquement au moment de la naissance. Malgré leur faible amplitude ils sont indispensables pour un accouchement réussi. Il s’agit des mouvements de contre-nutation et de nutation.

Encore une fois, c’est une hormone, la relaxine, qui contribue à assouplir tout ce petit monde. Mais comme rien n’est parfait, un problème mécanique peut perturber ces mouvements (sacrum bloqué, coccyx en vrac, etc.). La descente du fœtus risque alors d’être sérieusement ralentie si la souplesse n’est pas au rendez-vous.

Un peu d’imagination

Votre futur bébé vient de se retourner en présentation céphalique. Imaginez maintenant les différentes étapes qu’il va devoir franchir avant que vous puissiez le prendre dans vos bras :

Étape 1, l’accueil de la tête : Le bassin se positionne en contre-nutation. Dans un premier temps, sa partie supérieure s’ouvre. Au même moment, le haut du sacrum pivote légèrement vers l’arrière et la pointe du coccyx avance. L’ouverture se poursuit par l’écartement des ailes iliaques qui basculent peu-à-peu vers l’avant.

La contre-nutation du bassin
Figure 67 — La contre-nutation du bassin

Plus bas, les ischions reculent tout en se rapprochant légèrement. La distance entre le haut du sacrum et la symphyse pubienne augmente. Le détroit supérieur s’élargit. Le bassin est prêt pour accueillir la tête de bébé qui peut alors poursuivre son voyage vers notre monde.

Étape 2, vers la sortie : Le bassin se positionne ensuite en nutation. Durant ce second temps, il amorce le mouvement inverse. C’est maintenant à la partie inférieure du bassin de s’ouvrir légèrement afin que la tête puisse poursuive sa descente. Le haut du sacrum à son tour bascule vers l’avant alors que le bas en fait autant vers l’arrière. La pointe du coccyx suit en reculant. En même temps, le haut des os iliaques reviennent légèrement vers l’arrière en se rapprochant.

La nutation du bassin
Figure 68 — La nutation du bassin

Plus bas, les ischions avancent en s’écartant légèrement. Le détroit inférieur s’agrandit.

Le passage du périnée

Les hormones de la grossesse poursuivent inexorablement le relâchement des ligaments du bassin et du périnée. Sans elles, pas de naissance possible.

Dans quelques jours, sous l’effet des contractions de l’utérus, le bébé n’aura pas d’autre choix que de prendre le chemin de la sortie. Lorsque sa tête franchira le détroit inférieur, elle écartera énergiquement les muscles du périnée comme une bille poussée dans une boutonnière.

Si le périnée manque de souplesse, son ouverture trop étroite crée une buttée, un frein au passage de la tête. L’utérus ne veut rien savoir et continue ses contractions. C’est alors que peut se produire une petite déchirure spontanée du périnée. Pour éviter cette rupture, l’obstétricien·ne ou la sage-femme sont amené·e·s quelquefois à réaliser une petite incision appelée épisiotomie, dans le but d’élargir la boutonnière.

En réalité, la tête de bébé ne ressemble pas vraiment à une sphère comme une bille mais plutôt à un œuf qui traverse une boutonnière. Les os du crâne se chevauchent légèrement et naturellement sous l’effet de la pression. Il se crée alors un grand et un petit diamètre à l’image d’un œuf. Selon la positon de la tête, son passage sera plus ou moins facile. Le franchissement du grand diamètre demande un plus grand écartement de l’orifice de sortie (la boutonnière), donc une plus grande élasticité et souplesse de ces muscles. Si le périnée est préparé, le dégagement en sera facilité. Vous aurez probablement évité à votre enfant bien des problèmes futurs liés à une compression excessive du crâne lors de sa naissance. 

Ne baissez pas la garde

Facilitez-vous le travail

Vous entrez dans la phase opérationnelle. Même si les micro-mouvements de contre-nutation et de nutation du bassin sont automatiques, il est de votre intérêt de leur faciliter le travail.

Ces exercices vous guideront pour accompagner activement le périple de bébé lors des premières contractions. Retenez que les mouvements des lombaires agiront surtout sur le détroit supérieur alors que ceux des hanches faciliteront le passage des détroits moyens et inférieurs. À vos tapis. 

Phase 1 : comment aider la descente du fœtus dans le petit bassin ?

Cette succession de mouvements permet de détendre la musculature qui entoure les os iliaques en libérant le haut de l’entonnoir pelvien.

Détendre le haut du bassin
Figure 69 — Détendre le haut du bassin

Installez-vous : assise à califourchon sur une chaise, les bras croisés sur le dossier, les pieds bien à plat, le front posé sur les avant-bras.

  1. Effectuez des bascules du bassin vers l’avant puis vers l’arrière accompagnées d’une respiration ample afin de détendre les muscles lombaires, lentement, une dizaine de fois ;
  2. À partir de la même position assise, effectuez des mouvements d’étirement sur les côtés droit et gauche sans soulever les coudes de la chaise ;
  3. Associez maintenant ces deux mouvements en un seul, comme pour décrire un 8 horizontal avec votre bassin. (∞). En résumé, vous tortillez du dos.

Phase 2 : la tête arrive dans le petit bassin. (passage des premiers détroits)

La majorité des accouchements s’effectue sur le dos. Les exercices qui suivent sont donc volontairement proposés dans cette position. Afin que le sacrum ne soit pas bloqué par votre poids, donnez lui un peu d’aisance en le posant sur une surface souple (coussin, pochette de gel silicone…). Nous verrons lors du chapitre consacré à la naissance qu’il existe d’autres positions plus judicieuses et mieux adaptées à un accouchement physiologique.

Préparer les détroits supérieur et moyen
Figure 70 — Préparer les détroits supérieur et moyen

Installez-vous : allongée sur le dos, un coussin sous la nuque et sous le sacrum. Genoux pliés, pieds en contact, les lombaires posées sur le sol sans cambrer.

  1. Écartez lentement les deux genoux de chaque côté, les plantes des pieds face à face ;
  2. Laissez tomber les genoux sur les côtés jusqu’à ressentir un étirement au niveau des hanches. Maintenez la position quelques secondes sans bloquer la respiration ;
  3. Poursuivez en alternant un seul genou écarté, puis inversez ;
  4. Terminez l’exercice en enchaînant les écartements des deux genoux, le droit puis le gauche. D’un travail symétrique passez à l’asymétrique. Après le dos, n’hésitez pas à tortiller des hanches.

Demandez de choisir votre position pour accoucher. Entraînez-vous aux étirements de hanches, allongée sur les côtés. Cette posture permet plus de liberté au sacrum.

Phase 3 : passage du dernier obstacle (le détroit inférieur)

La tête de bébé poursuit sa descente et se situe maintenant au niveau du détroit inférieur. Dans cette position, l’étirement des muscles et des ligaments permet l’ouverture de la région la plus basse du bassin.

Préparer le détroit inférieur
Figure 71 — Préparer le détroit inférieur

Installez-vous : allongez-vous sur le côté gauche, la jambe gauche étendue dans le prolongement du corps, la jambe droite montée suffisamment haut vers la poitrine pour ressentir l’étirement des fessiers. Le pied droit repose sur le sol au niveau du bassin. La main gauche passe sous la cuisse pour la maintenir.

  1. Le bras droit tendu se pose sur le sol côté droit, la tête est légèrement tournée vers la droite ;
  2. Essayez de soulever la jambe droite quelques secondes pendant que la main droite l’en empêche. Ressentez l’étirement au niveau du bassin.
  3. Progressez peu à peu dans l’étirement de la partie la plus basse du bassin, vers le coccyx.

Après quelques séries, changez de côté.

Préparez le périnée

Cet exercice vous sera utile au moment de l’accouchement lorsque la tête de votre bébé se rapprochera de la sortie. Le détroit inférieur et le périnée devront être bien ouverts.

Ce n’est pas encore le moment d’accoucher et vous n’avez aucune contraction. Profitez-en pour ressentir dans cette position le travail des muscles du périnée en insistant sur leur détente.

Préparer le périnée
Figure 72 — Préparer le périnée

Installez-vous : accroupie, genoux écartés, pliés au maximum, pieds au sol. Si les chevilles sont raides, placez une épaisseur sous les talons. Les avants-bras se calent entre les genoux. Si ce n’est pas possible, maintenez-vous à une chaise.

  1. Serrez légèrement les genoux en pressant délicatement et sans excès, vos avants bras pendant une longue expiration ;
  2. Ressentez la contraction des muscles adducteurs à l’intérieur des cuisses ;
  3. Accompagnez cette contraction avec celle des abdominaux et plus profondément des muscles du périnée ;
  4. Peu à peu rapprochez votre coccyx du sol, comme pour vous asseoir ;
  5. Le dos reste droit. Équilibrez le poids du corps essentiellement sur les deux talons ;
  6. Maintenez quelques secondes ;
  7. Relâchez très lentement la pression des genoux, la contraction des adducteurs et en dernier celle du périnée ;
  8. Après plusieurs séries, visualisez bien le relâchement du périnée.
  9. Écartez légèrement les genoux. Ressentez le travail des muscles du bassin.

Imprégniez-vous de cette sensation de détente. Elle vous sera utile lors de l’accouchement.

Évidemment cet exercice ne doit pas être effectué si le col est prématurément dilaté. Dans le doute, renseignez-vous auprès de votre sage-femme.

Chez l’ostéopathe pour les derniers ajustements

Dernières semaines, dernier check-up. Le bassin ne vous laisse pas tout à fait tranquille. La douleur sciatique que vous aviez oubliée vous peut vous malmener à nouveau. Le corps a besoin de quelques réglages. La cambrure et le poids ne lui laissent aucun répit.

Le bassin

Il est temps d’appeler votre ostéo. Il sera en mesure de soulager les zones de trop grandes pressions sur le bassin. Il contrôlera plus particulièrement la mobilité des vertèbres lombaires, du sacrum, et des articulations des hanches. Vous connaissez maintenant l’importance de la rotation des hanches et les mouvements du bassin lors de l’accouchement.

L’utérus

Lors de cette dernière visite, votre ostéopathe s’attardera peut-être sur la courbure de votre ventre. En ce troisième trimestre, elle reflète la position de l’utérus et sa souplesse.

Deux positions d'utérus différentes
Figure 73 — Deux positions d'utérus différentes

Cette illustration montre différents profils.

À gauche le ventre est bien rond, équilibré de part et d’autre de l’ombilic. À droite le galbe est légèrement aplati au-dessus de l’ombilic, plus rond et plus en avant au-dessous.

Ces variations de courbure n’intéressent généralement pas le médecin, car elles ne relèvent pas d’une pathologie médicale particulière. Mais l’œil averti de l’ostéopathe saura y détecter des tensions sur les parois de l’utérus. La palpation révélera un ventre dur, asymétrique et tendu qui ne demande qu’à être confié à des mains expertes.

En effet, l’utérus doit conserver jusqu’au jour J une grande souplesse ainsi qu’une mobilité suffisante pour accoucher dans les meilleures conditions.

Action d’équilibration de l’utérus
Figure 74 — Action d’équilibration de l’utérus

Lorsque l’ostéopathe pose ses mains sur le ventre, il recherche les zones tendues (ligaments utéro-sacrés ou ligaments ronds). Peu à peu, il amène l’utérus vers un état de relâchement et d’équilibre. Le bien-être est alors immédiat pour la future maman qui ressent un soulagement, un réel confort et un apaisement pour son futur bébé.

Quand le col n’est pas tout à fait prêt

Le terme est maintenant très proche. Votre sage-femme qui vient de vous examiner, trouve que le col est encore bien dur et vous conseille de passer par la case ostéo. Effectivement, une séance d’ostéopathie crânienne a de fortes chances de modifier la consistance du col, de le ramollir en quelque sorte. Les techniques employées stimulent les centres du système nerveux neurovégétatif qui n’a désormais (presque) plus de secret pour vous. Le col utérin étant très réactif en cette période, prenez vos précautions pour partir à la maternité… dans les meilleurs délais.

Action pour faciliter le relâchement du col utérin
Figure 75 — Action pour faciliter le relâchement du col utérin

L’avis médical

Cette dernière ligne droite avant la naissance procure des états d’euphorie, des moments de grâce et de réel bien-être. Ne vous a-t-on déjà pas félicitée pour votre rayonnement ? La grossesse vous va si bien.

Pas toujours… Un certain nombre de futures mères voyant le terme arriver, ressentent un mal-être, une appréhension devant l’incertitude à venir. Les angoisses prennent le pas sur le bonheur et vous n’y pouvez rien. Difficile pour vous d’affronter le quotidien.

Une prise en charge thérapeutique s’avère alors indispensable tant pour vous que pour votre futur bébé. Confiez-vous à votre conjoint, à votre entourage et aux praticien·ne·s qui vous soutiendront par leurs conseils. Heureusement, bientôt tout sera vite oublié.

L’énigme de l’accouchement

Votre bébé à la fin du troisième trimestre
Figure 76 — Votre bébé à la fin du troisième trimestre

L’accouchement, les naissances

Désormais va s’opérer en vous une succession de phénomènes bouleversants qui aboutiront inexorablement à la venue au monde de votre bébé. À partir de ce jour, en donnant la vie à votre enfant, vous allez connaître une nouvelle naissance : la vôtre en tant que nouvelle maman. Peut-être ne prendrez-vous conscience de cet instant de grâce qu’un peu plus tard, mais il restera gravé à tout jamais dans vos souvenirs.

Bougez comme il vous plaît

Le mouvement c’est la vie. Quoi de plus banal, mais quoi de plus vrai ?

Si votre obstétricien·ne ou votre sage-femme sont favorables à un accouchement dans des conditions « naturelles », adoptez des positions de votre choix. Sauf contre-indication médicale, ne vous privez pas de bouger. Bougez sans retenue, sans réserve avec l’envie de libérer votre bassin. Fiez-vous à votre instinct de femme.

Les exercices qui suivent sont des pistes. Inspirez-vous-en sans les prendre à la lettre, vous seule ressentez ce qui vous convient vraiment.

Debout Installez-vous : debout, pieds écartés, les mains posées sur un dossier de chaise, le corps légèrement penché en avant. Effectuez des rotations de hanche vers l’extérieur, tout en pliant les genoux, en faisant le dos rond et en inspirant profondément dans le bassin. Et pourquoi pas une danse du ventre ?

Quatre-pattes Installez-vous : à quatre pattes, le dos souple. Effectuez toutes sortes de mouvements possibles avec le bassin, genoux plus ou moins écartés, idem pour les pieds. Sans complexe, levez un genou, étendez la jambe, tournez la hanche, changez de côté… Soyez inventive.

Allongée sur le côté Cette position donne au couple sacrum / coccyx toute sa liberté avec un minimum de contrainte, tout en permettant de vous reposer. N’hésitez pas à placer un gros coussin entre vos genoux si vous en ressentez le besoin. Changez de côté régulièrement.

Tous les bassins ne se ressemblent pas et le poids d’un bébé varie à chaque grossesse. Il se peut que le parcours se fasse moins facilement que prévu.

Ça coince dans le bassin ? C’est le moment de vous souvenir des exercices pour faciliter le passage des différents détroits : assise sur une chaise, allongée sur le dos genoux écartés, puis sur le côté jambe tendue ou pas, etc. Votre sage-femme sera de bon conseil pour choisir lequel privilégier en fonction de la position du fœtus.

En route pour la traversée

C’est avec une appréhension toute légitime que vous percevez votre bébé s’engager au plus profond de vous-même. Vous connaissez bien sa progression pour l’avoir maintes fois anticipée. En gérant votre stress, vous favorisez la sécrétion d’endorphines qui atténuent les douleurs et réduisez la production d’adrénaline qui ralentit la dilatation de l’utérus. Vous êtes en condition.

Pour faire simple : relaxation = plus d’endorphines, moins d’adrénaline, dilatation efficace, moins de douleur.

Un petit parcours pour un grand voyage

Il y a quelques semaines, alors qu’il se trouvait encore haut, dans votre ventre, votre futur bébé a décidé de se préparer pour le grand voyage. Il s’est retourné à la verticale, la tête dans votre bassin.

C’est alors que commence un périple dont il connaît déjà le parcours. Sous l’effet d’une nouvelle hormone, l’ocytocine, les contractions de l’utérus poussent le bébé vers l’extérieur pour le faire entrer dans notre monde, le faire naître. À vous maintenant de prendre le relais et de l’aider à conclure ce long séjour au sein de votre corps.

Pour passer dans le bassin, la tête, suivie du corps, doit franchir plusieurs obstacles. Vous vous souvenez certainement des détroits du bassin. C’est maintenant que ça (se) passe.

La tête du fœtus cherche la meilleure façon de franchir le premier obstacle, le détroit supérieur. Pour cela elle effectue des mouvements de reptation de droite à gauche ou inversement jusqu’à ce qu’elle trouve le passage idéal. Si vous avez essayé d’extraire d’un goulot de bouteille un bouchon récalcitrant, vous comprendrez le mouvement. (Mais non, vous ne ressemblez pas à une bouteille).

En appuyant sur le bassin, la tête subit un véritable essorage, ce qui est possible car ses os sont encore malléables. On parle de plasticité du crâne.

La descente se poursuit en franchissant le détroit moyen. Pour se positionner face à la sortie, le bébé tourne à nouveau la tête. Son visage regarde le coccyx. Pendant ce temps, les contractions régulières de l’utérus permettent d’ouvrir et d’effacer le col tout en poussant peu à peu le bébé vers la lumière. La pression de sa tête sur le col utérin provoque à son tour le déclenchement des dernières contractions qui se poursuivront jusqu’à l’expulsion complète de votre enfant.

Le bout du tunnel

Cette expression prend ici toute sa dimension. C’est pour votre bébé la fin de sa traversée en solitaire. Il vient de perdre sa bulle protectrice. C’est maintenant votre enfant qui franchit comme un grand le seuil du monde des humains à la découverte de leur vie, de sa vie.

Épilogue

La rencontre

Bienvenue au petit être qui vient de naître !

Votre bébé s’apaise maintenant sur la douceur de votre peau. Il s’imprègne de l’autre face de ce ventre qui l’a abrité pendant neuf mois. La plupart des tracas que vous avez surmontés durant cette dernière période sont déjà oubliés.

Vos proches et l’équipe soignante qui vous ont accompagnés partagent chaleureusement votre bonheur. Probablement votre ostéopathe, complice de votre maternité par son approche originale de la santé, ne vous aura pas assisté·e jusqu’au bout du voyage. Trop rares sont les lieux qui consentent à la présence d’un·e ostéo, au sein même de la salle de naissance. Les mentalités évoluent lentement…

Mais les mentalités évoluent… De plus en plus de futures mères sollicitent un·e ostéopathe pour leur venir en aide durant leur grossesse. Souvent sans trop savoir en quoi consiste cette étrange médecine dont on leur a vanté les bienfaits. Si cet ouvrage a répondu ne serait-ce qu’à une de leurs interrogations, il aura rempli sa mission.

Une sincère reconnaissance aux professionnel·les de santé et tout particulièrement aux sage-femmes qui ont compris tout l’intérêt de collaborer avec un·e ostéopathe pour le bien-être des mamans et de leur bébé, avant, pendant et après la naissance.

Je voudrais pour terminer remercier les patientes, pionnières de la première heure, qui ont su braver les tabous en choisissant de consulter un·e ostéopathe pour mener à bien leur maternité.

Il y a plusieurs décennies de cela, une voie venait de s’ouvrir : l’ostéopathie périnatale.

Glossaire
  • Adrénaline : hormone sécrétée en cas de stress ou au cours d’une activité physique soutenue. Elle produit par exemple une augmentation du rythme cardiaque, de la pression artérielle, et la dilatation des pupilles.

  • Aménorrhée : absence de règles. Souvent suite à une grossesse, quelquefois en relation avec une maladie.

  • Anémie : diminution de l’hémoglobine dans le sang.

  • Antéversion : orientation du haut du bassin vers l’avant, autour d’un axe passant par l’articulation des hanches. Le haut des os iliaques se déplace vers l’avant, le coccyx vers l’arrière. La rétroversion produit le mouvement inverse.

  • Bilan ostéopathique : bilan considérant la globalité d’un individu en tenant compte de l’ensemble des systèmes liés à son état de santé. Les moyens utilisés pour établir ce bilan sont spécifiques à la pratique ostéopathique et différents de ceux de la médecine conventionnelle.

  • Bile : liquide sécrété par le foie pour faciliter la digestion. Elle est en grande partie stockée dans la vésicule biliaire.

  • Césarienne : méthode pour faire naître un bébé à l’aide d’une intervention chirurgicale qui consiste à inciser la paroi de l’utérus.

  • Lymphatique : concerne la circulation de la lymphe dans des vaisseaux naissant dans toutes les parties du corps pour rejoindre les ganglions lymphatiques.

  • Constipation : difficulté que présente l’intestin pour évacuer les selles. On peut parler de constipation lorsqu’un individu a moins de trois selles par semaine.

  • Corps jaune : formation qui se fixe à l’intérieur de l’ovaire lors de la seconde partie du cycle. Si l’ovule n’est pas fécondé, le corps jaune dégénère jusqu’aux prochaines règles. Si l’ovule est fécondé, le corps jaune produit la progestérone durant les trois premiers mois de la grossesse. 

  • Crânio-sacrée : en ostéopathie, principe selon lequel il existe une unité fonctionnelle entre les membranes crâniennes (faux du cerveau et tente du cervelet) et le sacrum, par l’intermédiaire de la méninge dure-mère. 

  • Cruralgie : douleur sur le trajet du nerf crural. Elle débute dans le dos, chemine sur le devant de la cuisse, passe par le genou et descend à l’intérieur de la jambe pour se terminer vers la plante du pied.

  • Cul-de-sac de Douglas : région anatomique située dans le bassin, entre l’utérus et le rectum. Elle est constituée d’un repli d’une membrane appelée péritoine. Sa situation basse en fait un collecteur de liquide (sang) dans le cas de saignement ou d’infection dans le péritoine.

  • Détroits du bassin : au nombre de trois (supérieur, moyen, inférieur), de diamètres différents, ce sont chez la femme enceinte des zones de passage du bébé à naître.

  • Diagnostic ostéopathique : comprend un diagnostic d’opportunité et un diagnostic fonctionnel. Le diagnostic d’opportunité identifie les symptômes et signes d’alerte justifiant un avis médical préalable à une prise en charge ostéopathique. Le diagnostic fonctionnel identifie les dysfonctions ostéopathiques ainsi que leurs interactions, afin de décider du traitement ostéopathique le mieux adapté à l’amélioration de l’état de santé de la personne.(source : décret n°2014-1505 du 12 décembre 2014 relatif à la formation en ostéopathie).

  • Diaphragme : le plus important muscle de la respiration. Il est situé entre le thorax et l’abdomen.

  • Dysfonctions : en ostéopathie, altération de la mobilité, de la viscoélasticité ou de la texture des composants du système somatique. Elle s’accompagne ou non d’une sensibilité douloureuse.(source : décret n°2014-1505 du 12 décembre 2014 relatif à la formation en ostéopathie).

  • Embryon : organisme qui commence lors de la première division de l’œuf fécondé et qui se termine lors de l’apparition des principaux organes. Chez l’humain, ce stade dure 8 semaines.

  • Engagement : franchissement du détroit supérieur du bassin par le crâne du fœtus.

  • Épisiotomie : incision au niveau du périnée, effectuée au moment de l’accouchement, pour faciliter la sortie du bébé.

  • Fascias : également nommés aponévroses, suite tissulaire ininterrompue allant de la tête aux pieds, mais aussi de l’extérieur à l’intérieur du corps. C’est l’enveloppe qui érige et modèle la forme anatomique. Présents en tous lieux, ils ne s’interrompent qu’au niveau de la cellule… (Serge Paoletti, ostéopathe).

  • Fausse couche : réaction naturelle de l’organisme qui interrompt la grossesse, souvent lorsque l’embryon n’a pas la possibilité de se développer normalement.

  • Faux du cerveau : membrane verticale séparant les deux hémisphères cérébraux et s’insérant sur la face interne des os du crâne.

  • Fécondation : résultat de la rencontre d’un spermatozoïde et d’un ovocyte qui fusionnent pour créer une cellule unique qui donnera l’embryon.

  • Gestation : période comprise entre le début de la grossesse et l’accouchement.

  • Hémorroïdes : pathologie des veines hémorroïdaires autour du rectum provoquant une congestion et un gonflement.

  • Hernie hiatale : passage d’une partie de l’extrémité supérieure de l’estomac dans l’orifice œsophagien du diaphragme.

  • HCG : lors des premiers mois de grossesse, l’Hormone Chorionique Gonadotrope intervient sur la production d’œstrogène et de progestérone.

  • Ischions : os pair, situés à la partie la plus inférieure des os du bassin.

  • Kyste de lait : également appelé galactocèle, petite boule souple située dans un canal de la glande mammaire qui peut contenir du lait ou une substance huileuse.

  • Lacomme : (syndrome de) ensemble de douleurs du petit bassin liées à des compressions ou tensions des articulations, muscles ou ligaments principalement en fin de grossesse.

  • Ligaments ronds : chez la femme, ces ligaments maintiennent l’utérus fléchi en avant, accompagnés par les ligaments utéro-sacrés.

  • Ligaments utéro-sacrés : ces ligaments réunissent l’utérus et le sacrum. Avec les ligaments ronds, ils maintiennent l’utérus fléchi en avant.

  • Liquide amniotique : liquide protecteur et nourricier dans lequel baigne le fœtus durant la grossesse.

  • Lordose : état de la colonne vertébrale qui présente une courbure à concavité postérieure.

  • Manipulation : en ostéopathie, manœuvre unique, rapide, de faible amplitude, appliquée directement ou indirectement sur une articulation.

  • Menace d’accouchement prématuré (MAP) : complication survenant en cours de grossesse pouvant provoquer un accouchement avant le terme. 

  • Ménopause : survient lors de l’arrêt des règles et fait suite à la pré-ménopause. À ce stade de sa vie, la femme ne possède pas assez de follicules pour déclencher les règles. Elle apparaît généralement autour de cinquante ans mais peut varier selon les personnes.

  • Micronutriments : éléments indispensables à la santé, non synthétisés par l’organisme, apportés par l’alimentation. (vitamines, sels minéraux, oligo-éléments).

  • Muscles psoas : muscle vertical reliant la colonne lombaire au fémur dont les principales fonctions sont de participer à la lordose ou de fléchir la cuisse sur le bassin.

  • Nerf crural : gros nerf sensitif et moteur qui sort entre la deuxième et la quatrième vertèbre lombaire pour se diriger vers l’avant de la cuisse, le genou et le pied.

  • Nerf vague : également appelé nerf pneumogastrique, nerf crânien sensitif et moteur très riche en fibres parasympathiques.

  • Nerf sciatique : le plus gros nerf sensitif et moteur du corps. Il sort entre la quatrième et le cinquième vertèbre lombaire pour se diriger vers la fesse, l’arrière de la cuisse, le mollet et le pied.

  • Nutation : lors de l’accouchement, mouvement qui rapproche les ailes iliaque, écarte les ischions, bascule en avant le haut du sacrum et recule le coccyx. La nutation du bassin facilite l’expulsion du fœtus. La contre-nutation correspond au mouvement inverse qui facilite l’engagement du fœtus.

  • Noyau fibreux central du périnée : zone tendineuse située au centre du périnée.

  • Ocytocine : hormone sécrétée par l’hypophyse agissant essentiellement sur les muscles de l’utérus et les glandes mammaires. Elle est particulièrement active pendant la naissance lors de l’ouverture du col de l’utérus et au moment de l’allaitement. L’orgasme et la stimulation des mamelons libèrent l’ocytocine.

  • Œdème : gonflement d’une région du corps, suite à une accumulation de liquide.

  • Œstrogène : hormone produite essentiellement par les ovaires, le corps jaune et le placenta. Elle est abondante chez la femme enceinte. Elle participe au cycle menstruel et aux caractères sexuels secondaires.

  • Orthosympathique : partie du système nerveux neurovégétatif. Il régit un grand nombre d’activités inconscientes de l’organisme. Son rôle essentiel est de préparer l’organisme à l’action.

  • Ostéopathe : praticien·ne qui effectue des mobilisations et des manipulations, pour la prise en charge des dysfonctions ostéopathiques du corps humain. Ces mobilisations et ces manipulations ont pour but de prévenir ou de remédier aux dysfonctions, en vue de maintenir ou d’améliorer l’état de santé des personnes, à l’exclusion des pathologies organiques qui nécessitent une intervention thérapeutique, médicale, chirurgicale, médicamenteuse, ou par agent physique. (source : décret n°2014-1505 du 12 décembre 2014 relatif à la formation en ostéopathie).

  • Ovaire : l’ovaire fait partie de l’appareil reproducteur de la femme. Ils sont deux, de chaque côté de l’utérus et produisent les ovocytes.

  • Ovules : cellules sexuelles issues de l’ovaire. L’ovule est fécondable dans la trompe de Fallope, après son expulsion de l’ovaire. Il contient la moitié des chromosomes du futur embryon.

  • Ovulation : expulsion d’un ovule par l’ovaire. Si pour un cycle de vingt-huit jours, l’ovulation a lieu généralement le quatorzième jour, cette date peut varier d’une femme à l’autre.

  • Périnée : appelé quelquefois plancher pelvien, zone formée de muscles et de ligaments qui ferme le fond du bassin. Chez la femme il comprend trois orifices associés aux fonctions digestives (anus) urinaires (urètre) et reproductrice (vagin).

  • Péritoine : membrane de l’abdomen qui comprend deux feuillets. Un de ses rôles est de maintenir une bonne cohésion des organes entre eux.

  • Petit bassin : région du bassin située au-dessus du périnée. Chez la femme, il contient la vessie, le vagin, l’utérus, les trompes et les ovaires et le rectum. 

  • Placenta : organe qui n’existe que pendant la grossesse. Il apporte à l’embryon et au fœtus tous les éléments dont il a besoin pour se développer. Lors de l’accouchement, il est expulsé hors de l’utérus.

  • Plexus solaire : important centre nerveux situé environ à une main au-dessus du nombril, entre le sternum et les côtes.

  • Posture : manière dont un individu a organisé certaines régions de son corps pour le maintenir dans l’espace. Elle peut varier selon de nombreux facteurs, physiques, comportementaux ou psychologiques.

  • Progestérone : hormone sécrétée par le corps jaune des ovaires et particulièrement active durant la grossesse.

  • Prolapsus : tendance d’un organe à se déplacer anormalement vers le bas. Le prolapsus d’un des organes du petit bassin se manifeste au début par une sensation de pesanteur et d’inconfort.

  • Ptôse : état anormalement bas d’un organe. Par exemple lors d’une ptôse intestinale, l’organe se trouve anormalement bas dans l’abdomen.

  • Relaxine : hormone sécrétée au cours de la grossesse. Elle favorise l’élasticité des ligaments du bassin et de l’utérus en vue de l’expulsion du bébé lors de l’accouchement.

  • Règles : perte de sang évacué par l’utérus lors du cycle menstruel, pouvant durer jusqu’à sept ou huit jours. La présence des règles confirme l’absence de grossesse. Les règles disparaissent lors de l’apparition de la ménopause.

  • Rétroversion : orientation du haut du bassin vers l’arrière, autour d’un axe passant par l’articulation des hanches. Le haut des os iliaques se déplace vers l’arrière, le coccyx vers l’avant. L’antéversion produit le mouvement inverse.

  • Santé : état de complet bien-être physique, mental et social. Ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité (source : OMS)

  • Sciatique : douleur survenant depuis les dernières vertèbres lombaires et du sacrum, (L5-S1), pouvant irradier d’un seul côté, du rachis lombaire jusqu’au pied. La sciatique paralysante constitue une urgence médicale.

  • Scoliose : déformation de la colonne vertébrale dans les trois plans de l’espace : en flexion, inclinaison et rotation. Il convient de la différencier de l’attitude scoliotique qui ne comporte pas de paramètre de rotation. La grossesse peut augmenter cette déviation.

  • Symptôme : manière dont la maladie se manifeste et ressentie par le patient. Un seul symptôme peut être commun à plusieurs maladies, comme le mal au ventre par exemple. Il existe également des pathologies sans symptômes ou asymptomatiques.

  • Système endocrinien : ensemble d’organes libérant des hormones.

  • Système nerveux neurovégétatif : également appelé autonome, système contrôlant indépendamment de la volonté, le fonctionnement des viscères, des fonctions vitales et de l’état général.

  • Techniques fonctionnelles : en ostéopathie ensemble de techniques utilisant les lois physiologiques du mouvement pour faire diminuer la résistance des tissus.

  • Traitement ostéopathique : ensemble de techniques ostéopathiques adaptées à la personne, en fonction du diagnostic ostéopathique, visant à améliorer l’état de santé de la personne (source : décret n°2014-1505 du 12 décembre 2014 relatif à la formation en ostéopathie).

  • Tente du cervelet : membrane séparant le cerveau du cervelet appartenant à la dure-mère.

  • Tissu conjonctif : présent dans tout le corps, il assure le soutien et la liaison principalement entre les systèmes locomoteur et viscéral.

  • Thrust : en ostéopathie technique réflexe utilisant une manipulation de petite amplitude et de grande vitesse.

  • Travail : phase de l’accouchement entre les premières contractions et l’ouverture du col de l’utérus.

  • Vulve : organes génitaux externe de la femme, composés essentiellement des grandes et petites lèvres, de l’ouverture du vagin, du clitoris et du méat urinaire.

  • Yin : et yang en médecine énergétique chinoise ce sont deux aspects opposés et complémentaires qui doivent rester en constant équilibre.

Table des symptômes
Bibliographie
  • ANDERSON Bob, Le stretching, éditions Solar
  • AGERON-MARQUE Claudine, Guide pratique d’ostéopathie en gynécologie, éditions Satas
  • BARRAL Jean-Pierre et Col, Nouvelles techniques uro-génitales, éditions de Verlaque
  • BARRAL Jean-Pierre, CROIBIER Alain, Manipulations des nerfs périphériques, Manipulations vasculaires viscérales, éditions Elsevier
  • BASKIND SCIPIONE Tatiana, Vivre sa maternité avec l’ostéopathie, éditions Médicis
  • BONNET del VALLE Muriel, La naissance, un voyage, éditions l’Harmattan
  • CALAIS-GERMAIN Blandine, Bouger en accouchant, éditions Désiris
  • CAMIRAND Nathalie, Dysfonctions glandulaires et nerveuses, éditions Maloine
  • CONJEAUD Bruno, Grossesse, hormones et ostéopathie, éditions Sully
  • COUTY Edouard et MESNIL Marie, La place de l’ostéopathie dans le système de santé, éditions de Santé et Presses de Sciences Po
  • DELAHAYE Marie-Claude, Le livre de bord de la future maman, éditions poche Marabout
  • FRYETTE H.H., Principes des techniques ostéopathiques, éditions SBORTM
  • JONES Lawrence H., Correction spontanée par positionnement, éditions OMC s.a.
  • KAMINA Pierre, Atlas d’anatomie, éditions Maloine
  • KORR Irvin M., Bases physiologiques de l’ostéopathie, éditions Frison-Roche
  • LIEM Torsten, Ostéopathie crânienne, éditions Maloine
  • PAOLETTI Serge, Les fascias, éditions Sully
  • RYBUS Catherine, Si j’avais su !, éditions Leduc.s
Colophon
  • Design, développement, illustrations, couverture : Raphaël Bastide
  • Caractère typographique : Recursive par Arrow Type
  • Achevé d’imprimer en juin 2021 sur les presses de l’imprimerie AGL, 133 rue du Lantissargues, Z.A. de Maurin, 34970 Lattes Montpellier Métropole.
    Papier : Clairbook Natural White en main de 1.8. Les papiers utilisés pour cet ouvrage sont tous issus de forêts gérées durablement. Imprim’Vert
  • Réalisé avec des logiciels et fontes libres. Existe aussi en version numérique (EPUB). Plus d’informations concernant les outils utilisés et les particularités de ce livre sur notre site osteofolio.com
  • Jean-Marie Bastide remercie Agnès, Claudie, Élise, Louise, Marie-Christine, Solène, Sylvie, pour leurs corrections judicieuses. Merci également à Firefox, Inkscape, paged.js et Calibre.
  • © Osteofolio, 2022
  • Dépôt légal : juillet 2021
  • Site web : https://osteofolio.com
  • ISBN : 978-2-9577445-1-0

Avertissement : les conseils et exercices proposés dans cet ouvrage s’adressent au grand public, dans un but informatif. Leur exécution s’effectue sous la responsabilité de la personne qui les met en pratique.

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